Le directeur de cabinet de la Présidence Alors qu'il est question de façonner l'avenir politique de toute une nation, le chantier de la révision de la Constitution reste en marge des débats de l'actualité. Le défilé se poursuit à la Présidence. Les partis de la coalition se sont rendus en force aux consultations sur la révision de la Constitution. Près d'un mois sur le lancement des concertations, le directeur de cabinet de la Présidence, Ahmed Ouyahia, a reçu d'affilée des invités de marque. Il s'agit des représentants des grosses pointures sur la scène politique, entre autres le FLN, le RND, le PT et l'Ugta. Ces hôtes ont mis certainement du baume aux consultations qui n'ont pas drainé une grande foule jusqu'à présent. Certes, plusieurs rencontres ont été tenues, mais aucune n'a fait l'événement. A l'exception du vieux parti de l'opposition, le FFS, les consultations ont été marquées par une monotonie. L'arrivée des grosses pointures à la Présidence donne un nouveau souffle à la commission de Ouyahia. Le secrétaire général de l'ex-parti unique, Amar Saâdani, s'est rendu jeudi dernier à la présidence en compagnie d'une importante délégation composée des cadres et élus du parti. Dans ses propositions, le FLN a mis l'accent sur la consécration de l'Etat de droit et la séparation des pouvoirs. Le document remis à Ouyahia comporte, selon le SG, 33 propositions. Saâdani a saisi l'occasion de son passage à la Présidence pour lancer un appel aux partis qui boycottent, les invitant à prendre part aux consultations. Le même jour, le Parti des travailleurs qui était invité chez M.Ouyahia a plaidé en faveur de la consécration de l' «immunité syndicale». La secrétaire générale, Louisa Hanoune, a indiqué que le PT avait insisté dans ses propositions sur la promotion des droits et des libertés syndicales, à travers, notamment, la «consécration de l'immunité syndicale». Une revendication réclamée par l'Ugta qui a été reçue la veille, soit mercredi dernier, par Ouyahia. «L'Union générale des travailleurs algériens appelle à constitutionnaliser l'activité syndicale et le droit à la grève, afin de conforter les libertés syndicales, et propose l'instauration d'un régime semi-présidentiel», a indiqué son secrétaire général, Abdelmadjid Sidi Saïd. Le RND s'y est rendu à son tour samedi dernier. Son secrétaire général, qui a conduit une importante délégation, a plaidé pour la future Constitution algérienne, l'instauration d'un régime semi-présidentiel et la désignation du Premier ministre de la majorité parlementaire. «Le RND a émis des propositions diverses à inscrire dans l'élaboration de la Constitution, dont l'instauration d'un régime semi-présidentiel et la désignation du Premier ministre de la majorité parlementaire», a déclaré M. Bensalah à l'issue de sa rencontre avec M.Ouyahia. Le RND a plaidé pour «la création d'une Cour suprême constitutionnelle, le renforcement de l'espace des libertés fondamentales et l'élargissement du rôle du Parlement dans le contrôle, en matière de législation et au niveau local». Par ailleurs, il y a lieu de souligner que les propositions sont nombreuses et complètement différentes. La commission Ouyahia aura certainement du mal à contenir toutes ces propositions dans le projet de révision de la Constitution. Devant le refus des partis de l'opposition de prendre part aux consultations, la commission Ouyahia a élargi son portail à toutes les parties, mouvement, syndicat, association, des universitaires. Plusieurs personnalités et anciens responsables ont réussi à sortir de l'ombre grâce à l'invitation de Ouyahia. Or, la nouvelle Constitution risque d'être confrontée au problème de légitimité. Alors qu'il est question de façonner l'avenir politique de toute une nation, le chantier de la révision de la Constitution reste en marge des débats de l'actualité. Même les partis ne se sont pas impliqués suffisamment. Mis à part quelques rencontres qui lui ont été consacrées, le projet de la Constitution n'a pas été le centre d'intérêt des partis.