Le Parti des travailleurs (PT) et le Front de libération nationale (FLN) réclament l'officialisation de tamazight. Ils l'ont clairement signifié dans leurs propositions sur la révision de la Constitution, transmises jeudi au chef de cabinet de la présidence de la République, Ahmed Ouyahia. Dans les 33 propositions faites par le FLN figure l'officialisation de tamazight, qui ne semble pas avoir de chances d'être concrétisée car, à l'heure actuelle ni le pouvoir ni certains courants durs de l'opposition ne veulent franchir le pas. Cette question n'a d'ailleurs pas été inscrite dans le programme électoral du président Bouteflika. Son directeur de campagne, devenu aujourd'hui Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait tout juste promis un «statut privilégié» pour cette langue sans s'engager sur son officialisation réclamée depuis belle lurette par des formations politiques et de larges secteurs de la société. En faisant cette proposition, le FLN fait un pas de géant dans le sens de l'officialisation de cette langue tant délaissée. Autres propositions du FLN : la consécration de l'Etat de droit, la séparation des pouvoirs et le renforcement du rôle des élus. Le PT s'est également distingué par sa demande de consacrer «l'immunité syndicale». Aussi, le PT réclame l'abolition de la peine capitale, la criminalisation du travail des enfants, du harcèlement sexuel et de la violence à l'encontre des femmes et des enfants, la dépénalisation effective de l'acte de gestion et de l'article de presse, ainsi que le renforcement de la Cour des comptes. Le PT a fait également des propositions en faveur de la protection des couches vulnérables, l'instauration d'un impôt sur la fortune, le renforcement du combat contre les inégalités et la lutte contre la corruption. Cela sans oublier de citer sa proposition, qui va faire mouche, sur la «révocabilité des élus, et ce, du président de l'Assemblée populaire communale (APC) jusqu'au président de la République». Pour sa part, l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) appelle à constitutionnaliser l'activité syndicale et le droit à la grève afin de conforter les libertés syndicales. Parmi ces 52 propositions transmises à Ahmed Ouyahia, on retiendra aussi «la constitutionnalisation du salaire national minimum garanti, du dialogue social, du Conseil national économique et social (CNES), de la parité entre l'homme et la femme dans les domaines politique et professionnel, de la négociation collective et de la représentation syndicale dans les entreprises privées et étrangères». L'UGTA se dit également pour un régime semi-présidentiel où seront renforcés les pouvoirs du Parlement et ceux du Premier ministre.