Et pourtant, le problème de la disponibilité est toujours d'actualité Les hypermarchés et ceux de gros peuvent réguler les marchés de détail. «Je ne veux plus entendre parler de crise de lait!», c'est en ces termes à caractère impératif, que le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Abdelwahab Nouri, a prescrit la marche à suivre aux responsables de l'Office national interprofessionnel du lait et produits laitiers, (Onil), lors d'une visite du complexe de lait de cet office. Le ministre s'exprimait ainsi à Boufarik (w.Blida) au siège de l'Onil, lors d'une visite d'inspection qu'il effectuait jeudi derner à Blida et Alger en compagnie du ministre du Commerce, Amara Benyounès. Le ministre Nouri qui a assuré de la «disponibilité du lait durant le mois de Ramadhan», a appelé les responsables de cette structure à assurer un approvisionnement suffisant en matières premières (poudre de lait et lait naturel de collecte,) afin d'éviter toute éventuelle rupture qui serait néfaste aux citoyens durant ce mois sacré. «Le problème se pose peut-être dans le volume des quantités de lait en poudre fournies aux laiteries. Ces quantités doivent être multipliées afin de permettre à ces unités de production de faire face aux besoins», a recommandé le ministre Nouri. Interrogé sur l'indisponibilité, ces derniers jours, du lait en sachet d'un litre dans les magasins, le ministre du Commerce Benyounès, a reconnu, pour sa part, l'existence de «quelques petits problèmes dans certains quartiers (...) mais, en général, il y a une disponibilité satisfaisante du lait à travers tout le territoire national» a-t-il assuré. Se voulant rassurant quant à la disponibilité des produits agricoles, le ministre de l'Agriculture, Abdelwahab Nouri, a de son côté, déclaré jeudi dernier au marché de gros de Bougara (w. Blida), que ces denrées existaient en «quantité suffisante» et à des «prix raisonnables» durant ce mois de Ramadhan. Il a même fait état d'un «surplus de production et d'une baisse de la demande ces derniers jours, ce qui a provoqué un surstockage des produits».Abordant la situation de son secteur, le ministre du Commerce Benyounès a estimé que c'est «l'absence de la grande distribution, notamment pour les produits de large consommation qui est le principal problème du commerce en Algérie et qui constitue une des sources de l'inflation. Il a précisé à la presse que «le problème n°1 du commerce en Algérie, reste l'absence de la grande distribution. Il faut absolument que nous arrivions à l'organiser», Il a plaidé pour la réalisation de nombreux hypermarchés et marchés de gros à travers le territoire national. «C'est avec les hypermarchés et les marchés de gros que nous pouvons réguler le marché du détail et aussi jouer sur l'inflation. La faiblesse de la grande distribution est une des sources de l'inflation dans notre pays», a expliqué Benyounès, rappelant que huit marchés de gros sont en cours de réalisation dans plusieurs wilayas. Par ailleurs, comme programmé ces derniers temps, nombre de marchés de proximité sont en cours de réalisation. Bien qu'ils aient enregistré un certain retard dans leur réalisation, ces structures seront d'un appui certain aux grandes surfaces et contribueront à l'éradication du marché parallèle qui continue à proliférer dans tout le pays. Par ailleurs, MM. Nouri et Benyounès, qui ont visité dans la matinée le marché de gros de Bougara (Blida), étaient unanimes à dire que les produits de large consommation sont disponibles en surplus dans les marchés et que les prix ont «beaucoup» baissé par rapport au début du mois sacré de Ramadhan, entamé dimanche dernier en Algérie, et la semaine qui l'avait précédé. Des mandataires au niveau de ce marché de gros ont fait état aux deux ministres de la baisse de la demande qui les a contraints à stocker leurs marchandises au-delà du niveau raisonnable. Ils ont déploré chez le citoyen la tendance à acquérir de grandes quantités de légumes chaque début du Ramadhan dont la première semaine est généralement suivie d'une baisse conséquente comme chaque année. Selon les mandataires du marché de gros de Bougara, les prix des fruits et légumes ont connu une baisse relative comparativement aux journées précédentes. Ils ont affirmé, à titre d'exemple, que les carottes sont cédées au prix de gros à 50 DA/kg, contre 70 DA, il y a quelques jours, les courgettes à 60 DA au lieu de 100, alors que les oignons sont négociés à 15 DA/kg. Concernant la hausse des prix de ces produits au niveau des marchés de détail, M.Nouri a souligné que son département et celui du Commerce oeuvrent actuellement à l'harmonisation des activités des marchés de gros et ceux de détail. Le ministre a également insisté sur la nécessité de création de marchés de gros dont les capacités devraient pouvoir contenir les quantités de fruits et légumes produites en Algérie. Il a estimé que le volet de commercialisation devrait bénéficier de la même attention que celui de la production. Enfin, au cours de la visite du port d'Alger, la délégation a reçu des explication sur le rôle de l'inspection vétérinaire dans le contrôle sanitaire des animaux, des produits d'animaux ou d'origine animale, des produits de pêche et des médicaments vétérinaires d'importation. Le bilan des six derniers mois de cette structure au niveau du port d'Alger qui réclame avec insistance un renfort en vétérinaires, fait état du refoulement de 166 tonnes de viande bovine congelée et de 26 tonnes de foie d'ovin congelé, pour cause de non-respect des prescriptions sanitaires en vigueur. «Tous les produits d'importations, notamment alimentaires, sont rigoureusement contrôlés au niveau du port d'Alger par les ministères du Commerce ou de l'Agriculture», s'est félicité M. Benyounès.