Le parti de Abdallah Djaballah déplore la situation à laquelle est parvenue l'institution juridique. La scène politique sera davantage figée. La clôture aujourd'hui de la session parlementaire du printemps va rajouter encore une couche. Après la fin des consultations sur la révision de la Constitution et le départ des parlementaires en congé, c'est l'immobilisme qui risque de prendre le dessus. L'activité politique se fera désormais au compte-gouttes. Certes, le Parlement n'a pas été très actif durant cette session, il n'en demeure pas moins que les plénières ont animé un tant soit peu la galerie. Durant cette session, en tout et pour tout, cinq projets de loi ont été examinés sur l'ensemble des 10 projets inscrits à l'ouverture. Il s'agit du Plan d'action du gouvernement, du projet sur la recherche biologique, sur l'état civil et le Service national. Le Plan d'action du gouvernement était le seul projet à avoir pris du temps lors des débats. Les autres ont été expédiés. Pour les autres projets, ils ont été reportés à la session d'automne. Il s'agit, entre autres, du projet de loi amendant et complétant la loi n° 06-05 du 23 août 2005, relatif à la lutte contre la contrebande et celui relatif aux mutuelles sociales, de celui définissant les règles générales relatives à l'aviation civile, du projet de loi portant sur les activités et le marché du livre, figurent également à l'ordre du jour, le projet relatif à l'apprentissage, celui portant loi d'orientation sur la promotion des PME, et le projet relatif au Code des Douanes. Ce bilan d'action a été très critiqué par les partis d'opposition, qui reste, selon eux, en deçà des attentes du peuple. Dans un communiqué parvenu à la rédaction, le Parti de la justice et du développement (PJD) a dressé un constat négatif sur le rôle du Parlement. Tout en estimant que le nombre de projets traités est très maigre, les députés affirment que ces projets ont été examinés sans le quorum. «Une grande partie des députés était absent dans les travaux de commission et des plénières», indique le communiqué. Le parti de Abdallah Djaballah, déplore également la situation à laquelle est parvenue l'institution juridique. «Le groupe parlementaire (PJD) déplore l'absence du rôle de contrôle et qu'aucune commission d'enquête n'ait été constituée pour suivre les dossiers de la corruption qui suscite beaucoup de débats», affirment les députés qui regrettent le refus du bureau de l'APN de toute initiative émanant des parlementaires. Les représentants de Djaballah accusent la direction de l'APN de barrer la route devant les députés qui veulent exercer leur travail de contrôle qui est pourtant, un acquis consacré par la Constitution. Le groupe parlementaire du PJD précise que les questions orales restent le seul moyen autorisé. Or, même sur ce point, le Parlement ne fait pas son travail. «Le nombre des questions orales traitées dénote de l'absence du rôle du parlementaire», souligne le communiqué qui souligne que seulement 19 questions orales ont été débattues. Selon le groupe parlementaire du PJD, plusieurs questions restent suspendues. «Cela prouve que le Parlement est devenu un appareil qui se met uniquement au service de l'Exécutif», soutiennent les députés. Dans leurs discours de clôture, le président du Sénat et celui de l'APN vont certainement défendre leur bilan en rappelant l'apport du Parlement à la réussite de l'élection présidentielle du 17 avril dernier.