Les professionnels de la filière avicole souhaitent que le gouvernement reconduise, pour une année de plus, l'exonération des droits de douane des matières premières entrant dans la production de l'aliment avicole afin d'encourager les éleveurs à maintenir leur activité. «Les professionnels sont inquiets et appréhendent ce que va décider le gouvernement concernant la reconduction de l'exonération de la filière avicole de la taxe sur la valeur ajoutée «TVA» sur les matières premières», a déclaré, à la presse le président du comité de la filière, El Moumène Kali. Le gouvernement avait décidé, en 2012, d'annuler les droits de douane et la TVA sur les matières premières entrant dans la fabrication de l'aliment avicole, notamment le maïs et le soja, suite au renchérissement de leurs prix sur le marché international et qui n'a pas connu de mouvement baissier depuis. Cette mesure a été reconduite en 2013 et les professionnels souhaitent la prolonger d'une année encore arguant qu'ils n'arrivent pas à engranger de bénéfices en dépit de l'annulation des droits de douanes. «Si la mesure ne sera pas renouvelée ça sera une catastrophe pour nous», se plaint Kali qui souligne que l'éleveur est pénalisé par d'autres charges comme la cherté des médicaments vétérinaires. Cette décision, si elle est prise, va encourager les éleveurs à poursuivre leurs activités et inciter ceux travaillant dans l'informel à intégrer le circuit formel, estime le même responsable. L'interprofession devrait rencontrer les responsables du ministère de l'Agriculture et du Développement rural au cours de la première semaine du mois d'août pour discuter de la nécessité de reconduire l'exonération des droits de douanes sur les matières premières et d'autres difficultés auxquelles fait face la filière avicole dont, notamment le système de la triangulaire. Ce système de régulation consiste à approvisionner l'éleveur en aliment et en poussins dans l'objectif de récupérer son produit en contrepartie. La mesure du gouvernement d'annuler les droits de douane sur les matières premières prendra fin le 1er août prochain. Cette décision aura permis la stabilité du prix du poulet et l'approvisionnement du marché d'un produit de qualité. Elle aura favorisé également l'augmentation de la production et la création de nouvelles activités inhérentes, que ce soit dans l'élevage ou dans la transformation. Certains jeunes investisseurs ont opté pour des bâtiments d'élevage à étage et d'autres font l'élevage dans des serres. La production nationale de viandes blanches lors de la campagne 2012-2013 s'était élevée à 4,2 millions de quintaux, contre 3,6 millions durant la campagne précédente, selon le ministère de l'Agriculture.