Les services vétérinaires appellent les éleveurs de la région à prendre toutes les dispositions pour empêcher la propagation. Après l'apparition en mai dernier de foyers de fièvre aphteuse en Tunisie et de quelques cas suspects en Algérie, un nouveau cas a été découvert dans la localité de Bir El Arch, dans la wilaya de Sétif où 75 têtes bovines ont été décimées par cette épidémie. Selon le ministère de l'Agriculture et du Développement rural qui a annoncé dimanche dernier ce nouveau cas, il s'agit d' «un ensemble d'éleveurs et de maquignons qui pratiquent exclusivement l'engraissement de bovins. Il a été enregistré près de 75 mortalités et les cadavres ont été enfouis par les services de l'APC». Selon le directeur des services vétérinaires au ministère, Karim Boughanem, toutes les mesures pour faire face à cette épidémie ont été prises: «Séquestration de la zone affectée, interdiction de déplacement pour les animaux, lancement d'une opération de vaccination autour du foyer, désinfection et fermeture de marchés à bestiaux.» D'après les explications des vétérinaires, les propriétaires de ces animaux contaminés à Sétif ont caché la maladie et jeté les cadavres de 75 bovins. Il y a lieu de souligner que l'Algérie n'a pas connu cette maladie depuis 1999 grâce à des campagnes de vaccination régulières. Ce foyer a été identifié après l'introduction frauduleuse sur le territoire national de bovins en provenance de Tunisie qui ont contaminé le cheptel local. Selon M.Boughanem, les services vétérinaires sont en état d'alerte et sur le «qui-vive» vu l'importance de la région en matière de cheptel. Une zone connue et réputée pour sa forte concentration de bovins d'engraissement avec plus de 20.000 têtes. La déclaration de ce foyer représente un risque tant sur le plan économique que sur le potentiel bovin. «Pour les services vétérinaires, la déclaration d'un tel foyer de fièvre aphteuse est une situation grave parce que cela engendre des pertes économiques. Cela peut même toucher les petits ruminants» a souligné M.Boughanem, en affirmant toutefois que «néanmoins, ce qui est rassurant c'est que nous avons un taux de couverture immunitaire correct, donc même s'il y a expansion du foyer on ne va pas avoir beaucoup de pertes». D'après M.Boughanem, rien n'est négligé et toutes les mesures seront prises: « On fera tout pour cantonner la maladie au niveau de cette daïra» a-t-il assuré. Pour rappel, deux campagnes de vaccination avaient été menées cette année et ont touché près de 1,6 million de têtes sur un effectif avoisinant 1,8 million à l'échelle nationale. Une autre campagne de vaccination préventive a été lancée en mai dernier, soit juste après la déclaration de cas en Tunisie en avril dernier. Depuis, quelque 750.000 têtes bovines ont été inoculées. En vue d'endiguer la propagation de cette maladie extrêmement contagieuse et éviter la mortalité chez les animaux, le ministère a appelé les éleveurs et les agriculteurs de la wilaya de Sétif et des wilayas limitrophes, notamment Mila, Batna, Bordj Bou Arréridj, Constantine, Bouira, Jijel, Tizi Ouzou et Béjaïa, à prendre plusieurs dispositions. Il s'agit d'éviter les déplacements des animaux sauf vers l'abattoir le plus proche, de ne pas fréquenter les marchés à bestiaux, éviter l'introduction de nouveaux animaux dans leurs exploitations et d'appliquer systématiquement de la chaux vive à l'entrée de celles-ci, mais également la déclaration de tout cas suspect. Il est à noter également qu'une batterie de mesures a été arrêtée par l'inspection vétérinaire de la wilaya de Béjaïa afin de prévenir tout risque d'apparition de fièvre aphteuse. Parmi ces mesures figurent la suspension temporaire de tous les points de vente se trouvant sur le territoire de la wilaya, la réduction maximale du mouvement des cheptels ovins, ainsi que l'inspection systématique des élevages d'engraissement.