Avec ses 120 km de plages, ses montagnes, ses sites historiques et surtout la quiétude qu'elle procurait à ses visiteurs, la wilaya de Béjaïa s'est imposée comme l'une des destinations les plus prisées pendant la saison estivale. N'ayant comme richesse que l'enthousiasme de ses enfants et l'incomparable beauté de ses sites naturels, Béjaïa a toujours su mêler ces deux offrandes pour engendrer un espace touristique des plus aimés depuis plusieurs années. Avec le temps, Béjaïa allait devenir un pôle touristique important, notamment durant les années sombres du terrorisme. Les années d'or Pendant une longue période, Béjaïa était un pôle d'attraction pour les estivants de toutes les régions d'Algérie et plus particulièrement de l'Est. Pendant les mois de chaleur, hôtels, campings de toile et autres résidences annonçaient complet, au grand bonheur des populations locales qui trouvaient là une manne financière leur permettant de souffler après le désert économique qui sévissait le reste de l'année. Pour la population des stations balnéaires, l'été était synonyme d'embellie financière, de travail; bref, de relance de l'économie locale. A ce titre, chaque saison était soigneusement préparée par les habitants, aidés en cela par les autorités qui mettaient la main à la pâte dans l'optique d'une réussite de la période estivale. Jusqu'à 1998, le secteur touristique à Béjaïa a connu un essor des plus enviables. Sur les côtes comme en montagne, ce secteur d'avenir n'a malheureusement pas bénéficié de l'attention qu'il méritait. Béjaïa, devenant la Mecque des plaisanciers, connaîtra quelques insuffisances. La wilaya s'est trouvée, en effet, dans l'impossibilité de faire face au flux des visiteurs. Les millions d'estivants qui arrivaient dans la région rencontraient divers problèmes, dont celui de l'hébergement. La construction de nouvelles structures touristiques s'imposa et le particulier sera, en un temps record, le principal investisseur dans ce secteur. Les hôtels pousseront comme des champignons sur l'étendue du rivage de la basse Kabylie. Le visiteur, tranquillisé, ne pourra pas se passer de ses sites historiques, lorsqu'il aura fini de savourer le plaisir que procurent les plages de Béjaïa. Tichy, Aokas, Souk El Tennine, Melbou, Thala Guilef, Saket, Aït Mendil, Thigrent, Azazghar, Boulimat, les Aiguades, Sahel Sidi Rihane, club hippique, Acherchour, autant de merveilles, qui ne désemplissent pas durant tout l'été. Le statut de ville touristique incontestable se confirme aussi par d'autres curiosités qu'il ne faut surtout pas rater, pour l'enchantement et l'étonnement qu'elles offrent aux visiteurs. Celles-ci se comptent par dizaines, le mont Gouraya, le pic des singes, le cap Bouak, le cap Carbon, les Aiguades, l'île de Boulimat, les grottes féeriques d'Aokas, les cascades de Ferida et Amridj (Taskiout), la forêt d'Akfadou, le col de Challata, les gorges de Chabet-el-Akhra à Kherrata, les villages de Aït-Kheiyar et Trouma à Beni Maouche. Pour les curistes, Béjaïa dispose de trois sources thermales dont la composition et les caractéristiques thérapeutiques sont plus qu'importantes pour la santé de l'homme. Les stations thermales Sidi-Yahia, Hammam Sillal, Kiria se trouvent respectivement dans les localités de Bouhamza, Tifra et Adekar. Des dispositions pratiques qui, toutes concourent à assurer le succès de la saison sont prises aussi bien chez les responsables de la wilaya que chez les opérateurs économiques. 32 sites balnéaires sont retenus, dont 29 plages surveillées et ouvertes aux estivants. La ville de Béjaïa reprend ses couleurs d'été. Ses bâtisses sont repeintes, ses ruelles sont retapées. Une volonté de se débarrasser du cauchemar existe chez tout un chacun. Devant le succès de l'an passé, le programme TUP-Himd de nettoyage et de sécurité a été reconduit encore une fois. A cela, la direction du tourisme fait état d'une enveloppe financière de 1 milliard dégagée dans ce sens pour aider les communes côtières dans la préparation de la saison estivale. Chez les responsables de ce secteur, on affiche allègrement un optimisme qui n'est pas pour décourager bien au contraire! De son côté, un hôtelier, dont l'expérience n'est plus à démontrer, fait état du même espoir dans cette entrevue express. Madjid Mouhli, gérant du complexe touristique le Sahel, qui reste l'un des joyaux de l'architecture, que compte la côte est de Béjaïa, répondait à nos questions sur la situation du tourisme Béjaïa. L'Expression: Comment se présente la saison estivale? Madjid M.: sous de bons signes, je l'avoue. La légère reprise constatée l'an dernier laisse croire à une éventuelle relance cette année. Cela ne dépend pas seulement de nous en tant qu'opérateurs mais de plusieurs paramètres qui sont difficiles à réunir. Mais la nouvelle conjoncture suscite beaucoup d'optimisme. L'espoir est donc permis. Et de votre côté? Pour notre part, nous faisons les efforts nécessaires pour gagner de nouveau notre habituelle clientèle. A ce titre, nous agissons sur tout ce qui est en rapport direct avec le client en y apportant un mieux. Plus concrètement, qu'avez-vous à offrir de nouveau aux estivants cette année? Outre nos prix raisonnables et intéressants, comparés à ceux affichés dans les autres régions du pays, nous avons opté pour le renforcement du nettoyage et de la surveillance des plages. Nos chambres, qui se distinguent déjà par une vue sur la mer, sont équipées de téléviseurs couleur avec réception des programmes internationaux et l'eau H 24. Les prestations de services, qui ont fait notre réputation, seront améliorées par le renforcement du personnel. D'autres commodités d'appoint existent aussi afin d'apporter un confort aux vacanciers. Je parle ici d'une aire de jeu pour enfants ainsi que de l'organisation quotidienne d'une soirée musicale sur la terrasse de l'hôtel pour les familles résidentes. Bref, tout y est pour un séjour agréable. Nous sommes là pour ça! Un dernier mot? Je voudrais profiter de l'espace que vous m'offrez pour rassurer notre clientèle. La sérénité est revenue.