Amar Ghoul lors de la remise des boîtes noires UN accord entre l'Algérie, le Mali et la France a été signé. Il se fonde sur les prérogatives reconnues par le droit international. Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a finalisé, avant-hier, avec ses homologues français Laurent Fabius et malien Abdoulaye Diop, un accord tripartite concernant l'analyse des boîtes noires du vol AH 5017 et des débris de l'avion de la compagnie espagnole Swiftair affrété par Air Algérie. L'accord concerne aussi les modalités d'identification des dépouilles humaines des victimes de l'avion qui s'est écrasé jeudi de la semaine dernière, alors qu'il assurait la liaison Ouagadougou-Alger. Selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères, cet accord «se fonde sur les prérogatives reconnues par le droit international au pays sur le territoire duquel l'accident a eu lieu, la République du Mali, ainsi qu'au pays dont la compagnie aérienne nationale assurait l'exploitation de l'aéronef, l'Algérie et intègre la responsabilité et les capacités scientifiques et technologiques de la France, qui compte le plus grand nombre de ressortissants parmi les victimes de l'accident». En vertu de cet accord, il a été convenu que le Mali, «a souhaité l'assistance des services français compétents, pour procéder à l'analyse des enregistreurs de vol et des débris de l'aéronef et à l'identification des restes humains des passagers du vol AH 5017». Ainsi, selon les termes de l'accord, tous les échantillons prélevés, en collaboration avec les équipes d'experts des différents pays, feront l'objet d'analyses dans des infrastructures médico-légales françaises, avec une participation effective et substantielle d'experts de police, scientifique algériens et d'autres pays concernés. La coopération ad hoc, établie par le Mali procèdera à l'identification des restes humains, sur la base de ces analyses, en coopération étroite avec l'ensemble des parties prenantes. «Les dépouilles des victimes une fois identifiées, chaque pays concerné procèdera au rapatriement des restes mortels de ses ressortissants», selon le communiqué, qui précise que toutes les procédures se dérouleront en étroite concertation et coopération, entre les autorités et les services compétents des pays concernés et que l'identification et le rapatriement des victimes, se feront dans le respect des traditions culturelles et religieuses des parties concernées. Le gouvernement algérien a contribué «activement» à l'élaboration de cet accord tripartite dans le souci d'organiser une coopération «franche et transparente», entre les trois pays. Dans ses interactions avec les gouvernements français et malien, la partie algérienne a bénéficié pleinement, des constatations et des conclusions de l'équipe des experts de la police scientifique algérienne, «qui sont conformes aux normes et standards internationaux, en matière d'identification des victimes de catastrophes (IVC), issues de plusieurs nationalités étrangères». «Ces constatations et conclusions de l'équipe des experts algériens, qui sont partagées par leurs homologues des autres pays présents sur le site de l'accident, font tout particulièrement valoir qu'il est judicieux que les opérations d'expertise de détermination de profils génétiques, soient menées dans un cadre normalisé et centralisé», souligne le ministère des Affaires étrangères. La même source ajoute que les experts algériens continueront l'action laborieuse et persévérante engagée au Mali, en France et en Algérie. Le gouvernement qui tient à assurer, de nouveau, les familles des victimes de sa pleine solidarité, «ne manquera pas de les informer, ainsi que l'opinion publique nationale de l'évolution du travail des experts de la police scientifique algérienne, en tous lieux jusqu'à ce que la possibilité d'enterrer les leurs, à l'endroit de leur choix, leur soit donnée pour le repos éternel de l'âme des disparus», conclut le ministère. D'autre part, une équipe scientifique de l'Institut national de criminalistique et de criminologie (Incc), relevant de la Gendarmerie nationale s'est rendu, avant-hier, à Gossi (Mali), pour participer à l'enquête sur le crash de l'avion. Selon un communiqué du ministère des Transports, cette équipe se chargera de certains volets de l'enquête et rejoindra l'équipe de la police scientifique, qui se trouve déjà sur les lieux. Une équipe d'experts algériens et maliens désignés par les autorités algériennes et maliennes devait se rendre, hier, au bureau d'instruction et d'analyses, relevant de la sûreté de l'aviation civile en France, pour participer à l'analyse des données des boîtes noires de l'avion.