L'initiative de Bouteflika a été la première action Depuis le 30 juillet, date du lancement de l'initiative du président Bouteflika pour la Palestine, l'Algérie est devenue le seul pays arabe à soutenir diplomatiquement, financièrement, médiatiquement et humainement la population piégée de Ghaza. Devant les graves divisions qui ont éclaté au grand jour dans la Ligue arabe sur le conflit, l'Algérie est aujourd'hui le seul pays (avec un degré moindre le Qatar) qui soutient ouvertement le peuple palestinien meurtri. Cet engagement politique qui ne date pas d'aujourd'hui, s'est encore accentué depuis quelques jours avec des actions concrètes des membres du gouvernement à l'échelle nationale et internationale. Alors que des médias ont critiqué le silence de l'Algérie et notamment du département des affaires étrangères au premier début de l'agression israélienne sur Ghaza, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, s'est exprimé le premier, le 26 juillet lors de sa visite à Constantine, en manifestant le soutien indéfectible de l'Algérie pour la Palestine. Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamam-ra, occupé par les événements du crash de l'avion affrété par Air Algérie entre les 26 et 29 juillet n'est intervenu que le 30 juillet pour réaffirmer la position déjà très claire de l'Algérie sur le conflit au Proche-Orient. Le chef de la diplomatie qui intervenait sur l'APS a eu des mots très durs pour condamner des actes israéliens de violence et terrorisme d'Etat contre une population de Ghaza supposée être protégée par le droit humanitaire international. «L'Algérie appelle tous les acteurs internationaux susceptibles d'avoir quelque influence sur les auteurs de ces tueries à assumer leurs responsabilités devant l'Histoire face aux visées génocidaires que trahissent la nature, l'envergure et les effets des opérations militaires israéliennes», a tenu à ajouter le chef de la diplomatie algérienne. Lamamra est même intervenu sur Ennahar TV pour dire que l'Algérie était le premier pays à avoir condamné l'agression israélienne, avant même que les pays arabes et les autres pays ne réagissent. Si les déclarations algériennes sont connues et reconnues, c'est l'initiative du président Bouteflika d'appeler ses homologues égyptien et qatari pour trouver les voies et moyens d'une action arabe commune pour un arrêt des agressions sur Ghaza, qui ont inquiété Israël et ses alliés. L'Algérie adopte une position politique claire, elle manifeste son soutien politique au peuple palestinien et ne commente pas la résistance du Hamas, ni le manque d'audace politique du gouvernement Abbas et de son mouvement Fateh. Suite à l'initiative de paix du président Bouteflika, c'est tout le pays qui bouge pour Ghaza. Le 31 juillet, les Algériens ont observé une minute de silence en signe de solidarité avec la population de Ghaza et en hommage aux victimes de l'agression israélienne barbare contre ce territoire palestinien. Plusieurs actions de solidarité sont alors initiées par les autorités du pays et la société civile en faveur de la population de Ghaza. Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, avait indiqué que la position de l'Algérie et son «soutien indéfectible» à la cause palestinienne «participent d'une profonde conviction». Le président Bouteflika a également décidé d'une «aide financière urgente de 25 millions de dollars au profit de la Palestine» et notamment de Ghaza. Offensive diplomatique à l'ONU Le 2 août, l'Algérie passe à la vitesse supérieure et prend l'initiative de convoquer une session urgente de l'Assemblée générale de l'ONU pour examiner la «grave» situation dans les territoires palestiniens et en particulier à Ghaza. C'est le seul pays arabe et même étranger à lancer ce genre d'initiative. Après les actions diplomatiques, le gouvernement algérien a lancé des actions sur le terrain. La plus significative a été celle lancée par le ministère de la Santé qui a annoncé hier, son entière disponibilité pour accueillir les blessés palestiniens, victimes de l'agression israélienne barbare contre la bande de Ghaza, «quel qu'en soit le nombre». «L'Algérie n'attend que le transfert par les autorités palestiniennes des blessés, victimes de l'agression israélienne contre la bande de Ghaza, auxquels elle assurera les meilleures conditions de prise en charge au niveau de ses structures sanitaires spécialisées», a affirmé le chargé de la communication au ministère de la Santé, Slim Belkessam. L'Algérie est prête à accueillir les blessés de Ghaza C'est dans le même contexte que le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf avait rencontré, jeudi dernier, l'ambassadeur de Palestine à Alger, Louay Mohamed Aïssa qui lui avait exprimé le souhait de son pays de bénéficier de l'aide de l'Algérie, notamment en matière de dotation des établissements sanitaires en médicaments et en équipements médicaux et de renouvellement du parc ambulances outre la prise en charge des blessés. Par ailleurs depuis le début de l'agression, le Croissant-Rouge algérien (CRA) a réservé un important lot de médicaments et de matériel médical pour les acheminer vers Ghaza, en signe de solidarité avec la population palestinienne. Le Croissant-Rouge algérien (CRA) prendra part, mardi à Amman (Jordanie), à une réunion urgente des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge de la région du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord (MENA), consacrée à la situation «dramatique» dans la bande de Ghaza. Et comme cela ne suffit pas, la culture s'est jointe à la politique étrangère, puisque l'ouverture de la 36e édition du Festival international de Timgad a été totalement dédiée au peuple palestinien et plus particulièrement aux populations de Ghaza. L'ouverture s'est faite en présence des ministres de la Culture et de la Solidarité nationale, de la famille et de la Condition de la femme, respectivement Mmes Nadia Laâbidi et Mounia Meslem, en présence du représentant de l'ambassadeur de la Palestine en Algérie. Les recettes de cet important Festival international seront versés à la population de Ghaza, s'ajoutant ainsi aux multiples aides de l'Algérie pour ce peuple palestinien opprimé. Depuis le début de l'agression israélienne contre les Palestiniens, l'Algérie n'a ménagé aucun effort et n'a pas lésiné sur les moyens pour apporter son aide et son soutien indéfectible à la cause palestinienne, restant fidèle à sa position, admirablement résumée par le défunt président, Houari Boumediene dans sa célèbre formule: «L'Algérie soutient la Palestine qu'elle ait tort ou raison.»