La Palestine toujours au coeur L'Algérie se mobilise pour Ghaza. Depuis quelques jours, des instructions ont été données par le président Bouteflika pour multiplier les actions de soutien envers le peuple palestinien sur le plan diplomatique, financier et médiatique. C'est dans ce sens que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a entrepris l'initiative en s'entretenant, hier, successivement avec son homologue égyptien, Abdelfattah Al Sissi, ainsi qu'avec l'émir de l'Etat du Qatar, Temim Ben Hamed Al Thani, sur la situation à Ghaza. «Ces entretiens ont permis aux trois dirigeants de partager leur profonde préoccupation et celle de leurs peuples et gouvernements respectifs devant l'agression israélienne contre la population civile palestinienne à Ghaza», précise le communiqué de la Présidence. «Le président Abdelaziz Bouteflika a également discuté avec ses interlocuteurs des voies et moyens d'une action arabe commune plus intense, en vue d'amener la communauté internationale à obtenir un arrêt urgent de l'agression israélienne à Ghaza, ainsi que pour une solidarité arabe accrue aux côtés de la population palestinienne à Ghaza», précise la même source. Le président Bouteflika qui possède d'excellentes relations avec les deux dirigeants, qui lui ont rendu visite récemment juste après sa réélection, le 17 avril, est un grand connaisseur du dossier palestinien. Il demeure surtout le dirigeant arabe le plus écouté en raison de sa longue expérience, en tant que chef de diplomatie, d'abord, ensuite, en tant que chef d'Etat, a préféré joindre les dirigeants les plus influents dans la région en vue de trouver une sortie de crise à ce conflit. L'Egypte en tant qu'unique voisin arabe des Ghazaouis peut apporter une aide humanitaire à travers le passage de Rafa et lever le blocus des aides aux populations du sud de la bande de Ghaza. De son côté, le Qatar, protecteur et financier du Hamas, a également une influence considérable sur le mouvement palestinien et peut arriver à trouver un consensus sur le plan proposé par les Egyptiens. Un soutien par la Ligue arabe et accepté par Israël et qui prévoit un cessez-le-feu puis des négociations indirectes. Mais le Hamas, furieux de ne pas avoir été consulté en amont, a repoussé le plan égyptien. La formation palestinienne qui contrôle la bande de Ghaza, conditionne son accord à la levée du blocus israélien imposé depuis 2006, la libération de prisonniers et l'ouverture de la frontière avec l'Egypte. «En attendant de trouver un accord diplomatique, l'Algérie apporte son aide financière, puisque le président Bouteflika a décidé d'offrir une aide financière urgente de 25 millions de dollars au profit de la Palestine notamment de Ghaza», a indiqué la présidence de la République dans un communiqué. Sur le plan diplomatique, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a décidé d'investir sur le terrain médiatique pour faire entendre la voix de l'Algérie dans le Monde arabe et international. Dans une déclaration à l'APS, il a condamné les actes israéliens de violence et de terrorisme d'Etat contre la population de Ghaza et appelle les acteurs internationaux influents à assumer leurs responsabilités face à ces tueries. Il ajouté, à ce propos, que «l'Algérie continue de suivre de près les développements tragiques de la situation à Ghaza intervenus durant les jours marquant l'Aïd El Fitr El Moubarek qui ont vu se produire une escalade dans l'horreur et une augmentation sensible des martyrs palestiniens tombés victimes de l'agressivité israélienne», a déclaré M.Lamamra. Le chef de la diplomatie a utilisé des termes très durs pour dénoncer la barbarie de l'Etat hébreu. «En réitérant sa ferme condamnation des actes israéliens de violence et terrorisme d'Etat contre une population supposée être protégée par le droit humanitaire international, l'Algérie appelle tous les acteurs internationaux susceptibles d'avoir quelque influence sur les auteurs de ces tueries à assumer leurs responsabilités devant l'Histoire face aux visées génocidaires que trahissent la nature, l'envergure et les effets des opérations militaires israéliennes», a ajouté M.Lamamra. «L'Algérie qui n'a pas cessé de contribuer à des consultations et à des activités tendant à la réalisation d'un cessez-le-feu dans des conditions sauvegardant les acquis du peuple palestinien et ouvrant la voie à la satisfaction de ses droits nationaux inaliénables, escompte une accélération et un aboutissement rapide des efforts actuellement déployés dans ce contexte» a affirmé M.Lamamra. Le ministre ne s'est pas contenté d'une simple déclaration, il est apparu durant plus d'une heure sur la chaîne privée Ennahar TV pour réaffirmer la position ferme de l'Algérie sur l'agression israélienne. Sur le plan national, plusieurs actions de solidarité ont été déjà menées par les autorités du pays et la société civile en faveur de la population de Ghaza et ce depuis le début de l'agression sioniste contre cette partie du territoire palestinien. L'Algérie observera aujourd'hui à 12h une minute de silence et 5 mn d'interruption de travail sur tout le territoire national, en hommage aux victimes palestiniennes de Ghaza et en solidarité avec le peuple palestinien suite aux agressions israéliennes barbares. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait déjà réitéré, à partir de Constantine le «soutien indéfectible» de l'Algérie à la cause palestinienne, mettant en exergue les efforts de la diplomatie algérienne pour mettre fin à l'agression contre Ghaza. «La position de l'Algérie est claire concernant Ghaza. L'Algérie a toujours fourni ses aides en tous genres à la Palestine bien avant les autres pays», avait affirmé M.Sellal. Dès le début de l'agression sioniste, le Croissant-Rouge algérien (CRA) a réservé un important lot de médicaments et de matériel médical pour les acheminer vers Ghaza en signe de solidarité avec la population palestinienne. Cette opération de don a été initiée en coordination avec le ministère des Affaires étrangères. Parallèlement à ces actions d'aide et de solidarité, des rassemblements populaires continuent d'être organisés à travers différentes wilayas du pays, à l'exemple de celui d'Alger qui avait vu des milliers de citoyens se rassembler vendredi dernier à la place de la Concorde (ex-1er-Mai). Auparavant, une forte mobilisation de militants et de travailleurs algériens a caractérisé le meeting initié par le Parti des travailleurs (PT) et l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta), mais également par la marche organisée par plusieurs partis islamistes dont le MSP en solidarité avec la population de Ghaza et la cause palestinienne. Alors que l'Algérie était marquée par la catastrophe de l'avion affrété par Air Algérie, le gouvernement avait autorisé des marches de soutien pour Ghaza, alors que les marches étaient interdites depuis plus de 20 ans dans la capitale. Le MSP et l'Association des uléma musulmans algériens ont appelé le peuple algérien à faire des dons au profit des Palestiniens de la bande de Ghaza dans le cadre de la «Caravane Algérie-Ghaza3», qualifiant cette action de «devoir pour tout musulman».