Les noms et l'âge des 373 enfants tués lors de l'agression israélienne contre la population de Ghaza ont été publiés hier sur une pleine page achetée par l'ONG britannique Save The Children dans les principaux quotidiens du pays. Des députés britanniques appellent le gouvernement à accentuer la pression sur Israël pour qu'il lève les restrictions de circulation imposées aux habitants de Ghaza qualifiées de «disproportionnées» et contraires au droit international, dans un rapport de la commission parlementaire pour le développement international, publié hier. Les membres de la commission parlementaire, qui se sont rendus en Israël et en Palestine avant le début de l'agression israélienne contre la population de la bande de Ghaza ayant fait près de 1.900 morts, se sont dits «choqués» par ce qu'ils y ont vu. Ces parlementaires ont relevé que certaines mesures de sécurité israéliennes sont contre-productives, affirmant qu'Israël «imposait aujourd'hui des conditions à leurs voisins palestiniens qui provoquent des souffrances (...) bien réelles, et cela souvent sans véritable justification en matière de sécurité». «Nous avons constaté qu'Israël applique des mesures propres à entraver le développement économique palestinien et qui, pour le moins, provoquent un fort ressentiment côté palestinien, même auprès des plus pragmatiques et modérés, ce qui ne fait en fin de compte que renforcer la menace contre la sécurité d'Israël», dénoncent les députés. Certaines restrictions de circulation imposées aux 1,8 million d'habitants de la bande de Ghaza sont «disproportionnées» et contraires au droit international, ajoute le rapport. Israël contrôle de façon stricte espace aérien, eaux territoriales, trafic de marchandises et mouvements migratoires. La commission parlementaire britannique appelle aussi le gouvernement britannique à accroître la pression sur les autorités israéliennes pour améliorer l'approvisionnement en eau et en électricité dans l'enclave surpeuplée, soumise à de fréquentes et récurrentes coupures. Dans ce contexte, l'ONG britannique Save The Children a publié hier sur une pleine page dans les principaux quotidiens britanniques, les noms et l'âge des 373 enfants tués lors de l'agression israélienne contre la population de Ghaza. Titré «A la mémoire des 373 enfants tués à Ghaza», en référence aux chiffres communiqués par les Nations unies et le ministère palestinien de la Santé d'enfants tués entre le 8 juillet et le 3 août, cette page de publicité payée par l'ONG a été publiée dans le Guardian, le Times, le Daily Telegraph et l'Independent. «Voir le nom des enfants, dont certains n'étaient âgés que de quelques mois, écrit en blanc sur fond noir ramène à la maison la tragédie qui s'est abattue sur les enfants de Ghaza», a indiqué Justin Forsyth, le P-DG de Save The Children, ajoutant «la mort d'un enfant est déjà de trop, celle de 373 est une atrocité qui entache la conscience du monde». «Aidez-nous à garantir que ce sont les derniers», écrit l'ONG sous la liste des noms, appelant à «un cessez-le-feu permanent». «Pour le bien des enfants et de leurs familles, nous espérons que ce cessez-le-feu va tenir. C'est absolument nécessaire, parce que les services essentiels à Ghaza ont été complètement détruits et nous avons du mal à atteindre les enfants les plus vulnérables victimes de ce conflit», a déclaré dans un autre communiqué David Hassell de l'ONG britannique. «72 heures ne suffisent pas pour faire face à l'ampleur des destructions et des besoins humanitaires», a-t-il martelé. «A plus long terme, nous avons besoin d'un accord de paix qui défende la dignité et la sécurité des Israéliens et des Palestiniens et qui inclut la fin du blocus pour permettre à Ghaza de commencer à se remettre», a-t-il appelé de ses voeux. L'agression israélienne contre la population de Ghaza a fait 1.875 morts dont 430 enfants et adolescents et 243 femmes.