Une des deux boîtes noires est indéchiffrable La première boîte noire, qui a enregistré les paramètres du vol (vitesse, altitude, trajectoire, etc.) de l'avion, a pu être lue le jour même, soit le 28 juillet. Après le crash du vol AH5017, l'enquête et l'analyse des deux boîtes noires annoncent une très mauvaise nouvelle pour l'heure. Selon le Bureau français d'enquêtes et analyses (BEA), chargé de l'enquête technique «les enregistrements des conversations de l'équipage de l'avion de la compagnie espagnole Swiftair, affrété par Air Algérie, qui s'est écrasé récemment au Mali, sont «inexploitables» pour l'instant, en raison du dysfonctionnement d'une boîte noire». «Malheureusement, les enregistrements se révèlent à ce jour inexploitables en raison vraisemblablement d'un défaut de fonctionnement sans lien avec les dommages résultant de l'accident», a affirmé le directeur du BEA Rémi Jouty, lors d'une conférence de presse, au cours de laquelle il a présenté les premiers résultats de l'enquête sur les circonstances du crash. La première boîte noire, qui a enregistré les paramètres du vol (vitesse, altitude, trajectoire, etc.) de l'avion, a pu être lue le jour même, soit le 28 juillet. Mais, pour la seconde, «la bande magnétique a été un peu endommagée», a indiqué M.Jouty, précisant qu' «il y a du signal sonore enregistré sur la bande mais ce signal est inintelligible à ce stade». Il a indiqué, à ce propos, que le BEA s'est tourné «vers les meilleurs experts» pour tenter de lire le signal. Parallèlement, Rémi Jouty a révélé que le BEA n'était pas en mesure dans l'immédiat d'exploiter les données d'une des deux boîtes noires, celle contenant les enregistrements des conversations de l'équipage. «La bande magnétique de l'enregistreur phonique, Cockpit Voice Recorder, qui était endommagée, a pu être remise en état et lue. Malheureusement, les enregistrements qu'elle contenait se révèlent inexploitables, en raison vraisemblablement d'un défaut de fonctionnement sans lien avec les dommages résultant de l'accident», a-t-il dit. Il a précisé qu'il y avait bien du «signal sonore enregistré sur la bande mais ce signal est inintelligible à ce stade». Ces enregistrements sonores permettraient de savoir quelles alarmes ont retenti dans le cockpit et quelles ont pu être les réactions des pilotes. D'après les enquêteurs, l'appareil, un McDonnell Douglas MD83, qui devait relier Ouagadougou à Alger, a été pulvérisé à son impact au sol après avoir perdu de la vitesse et viré à gauche pour une raison encore indéterminée alors qu'il traversait une zone orageuse. «Quand on voit la trajectoire, cela conduit à penser que l'avion ne s'est pas désintégré en plusieurs morceaux en vol», a estimé M.Jouty, ajoutant: «Je ne pense pas que l'on puisse à ce stade exclure la thèse d'une action délibérée, mais on ne peut pas en dire plus pour l'instant.» «La trajectoire de l'avion (...) fait apparaître une montée et un début de croisière normal, avec des changements de route modérés, typiques d'une stratégie d'évitement des développements orageux», a-t-il poursuivi. Il a expliqué que l'appareil avait décollé de Ouagadougou à 1h15, heure locale. «Environ deux minutes après le début de la croisière (...) la vitesse a diminué progressivement.» L'avion a viré, ensuite, à gauche avant de perdre, a-t-il relevé, rapidement de l'altitude, «avec des changements d'inclinaison et d'assiette très importants». «La rotation vers la gauche continue jusqu'à la fin de l'enregistrement. Et le dernier point enregistré, à 1h47mn15s, correspond à une altitude de 1600 pieds (490 mètres), une vitesse de 380 noeuds environ (740 km/h) et une vitesse de descente extrêmement importante», a-t-il détaillé. La lecture des deux boîtes noires est cruciale dans un accident d'avion. Grâce à ces enregistrements, près de 90% des accidents peuvent être expliqués. N'Faly Cissé, président de la Commission sur les accidents et incidents de l'aviation civile au Mali, a, lui, souligné que les échanges des équipages enregistrés par d'autres avions pourraient donner des indications sur ces conversations. Un rapport d'étape sera publié mi-septembre.