Ça chauffe à la maison du vieux parti Le parti est en cours de préparation du prochain congrès de 2015 et il n'est pas question de convoquer une session du comité central pour élire un nouveau secrétaire général, a martelé un membre du bureau politique. Ce n'est pas fini. La polémique enfle davantage au FLN. Plus d'un mois après la tenue de la session du comite central, l'ordre du jour fait l'objet de débat et de controverse. Le président a-t-il ordonné l'élection du SG? Alors que l'ancien secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, le crie haut et fort, son successeur Amar Saâdani, fait un démenti catégorique. Qui dit vrai: Belkhadem ou Saâdani? Les avis sont partagés entre les deux clans. Pour les pro- Belkhadem, ce dernier n'agit pas seul. Connu pour être proche du président du parti, l'ancien secrétaire général ne fait jamais les choses de son propre gré, il doit y avoir quelqu'un derrière lui, nous confie un de ses proches en faisant allusion au président du parti. «Belkhadem m'avait bien parlé de la réunion avec le président à la veille du comité central», certifie notre source qui soutient que sa nomination de ministre d'Etat est loin d'être fortuite. Lors d'un entretien accordé à El Bilad TV, Abdelaziz Belkhadem est revenu sur la réunion de juin dernier qui avait rassemblé le président de la République, son directeur de cabinet, Ahmed Ouyahia, le général Toufik, patron du DRS, et lui-même. Selon ses dires, le Président avait donné l'ordre d'«ajouter au menu de la session du comité central du 24 juin un nouveau point ayant trait à l'élection d'un nouveau secrétaire général du FLN». De plus, Bouteflika aurait, selon Belkhadem, exigé la présence de «tous les membres du comité central, y compris ceux suspendus». Notre source défend que la démarche de Belkhadem est voulue. Preuve en est, soutient notre source, la demande déposée par le groupe de Belayat pour la tenue d'une session du comité central n'a pas été rejetée ni accordée. C'est une forme de pression exercée sur Amar Saâdani, estime notre source qui voit en cette forme une manière de mettre en garde Saâdani contre un éventuel dérapage. Notre source rappelle, dans ce sens, l'attaque de Saâdani contre le DRS et l'armée. Saâdani est assis sur une chaise éjectable, En cas de la moindre erreur, le secrétaire général risque d'être sacrifié, fait savoir un vieux routier du parti. Cette thèse est complètement écartée par les partisans de Saâdani. Pour eux, Belkhadem n'est qu'un simple membre du comité central et son titre de ministre d'Etat n'a aucun poids au parti. Ils sont 10 ou 15 membres du comité central qui le soutiennent dans sa cause, affirme Assas membre du bureau politique qui précise que ce sont des gens qui ont tout fait pour qu'il parte. Pour cet ancien sénateur et mouhafedh d'Oum el Bouaghi, le débat sur cette question est clos pour la direction. Le parti est en cours de préparation du prochain congrès de 2015 et il n'est pas question de convoquer une session du comité central pour élire un nouveau secrétaire général, a-t-il martelé. M.Assas précise qu'il reste une session, la 10ème avant le congrès, elle sera convoquée la veille. Revenant sur la question de l'ordre du jour, soi-disant elle a été déjouée par Saâdani, M.Assas certifie que le secrétaire général n'a jamais reçu une instruction dans ce sens. L'installation de la commission nationale de préparation du 10ème congrès a été faite avec l'accord du président du parti, assure Assas qui a tenu à souligner que le président ne peut pas faire deux poids, deux mesures. Se voulant convaincant, ce membre du bureau politique estime que c'est impossible que le secrétaire général procède a l'installation de la commission nationale de préparation du congrès sans l'aval du président. Il a fait savoir que tous les documents de la dernière session ont été remis au président du parti. Une manière de montrer que le président est au courant de tout ce qui se passe au FLN. Notre interlocuteur affirme que ce qui est connu est que le président ne reçoit jamais des ordres, c'est lui qui donne des ordres. M.Assas argumente ses propos que le fait que le président a donné son accord pour la prépration du congrès, cela démontre que Saâdani est officiellement reconnu comme secrétaire général du parti. Malgré les agitations de Belkhadem et ses partisans, la direction du parti semble être imperturbable. On va installer les sous-commissions pour la préparation du congrés dès le mois de septembre, a indiqué Assas. Selon lui, Saâdani exerce pleinement ses fonctions de secrétaire général sans le moindre problème. Il avance comme exemple le changement opéré au sein de certaines mouhafadahs du pays. Durant les dernières quarante-huit heures, Saâdani a mis fin aux fonctions du mouhafedh de Relizane, Tissemsilt, Laghouat, Mascara et Djelfa. Ce mouvement n'obéit pas à des considérations politiques. Les raisons sont liées à la mauvaise gestion des structures du parti au niveau de la base.