«Rien n'a été arrêté jusqu'à présent» «Si nous n'arrivons pas à élire un secrétaire général, nous allons créer une direction collégiale» a affirmé Abdelkrim Abada. Ça reprend de nouveau au FLN. Les tentatives de sortie de crise se multiplient ces derniers jours. La famille FLN veut en finir avec cette situation de paralysie, mais ce n'est pas évident. «Nous travaillons pour que la réunion du comité central soit tenue dans les plus proches délais», a déclaré Abdelkrim Abada. Joint hier par téléphone, ce membre actif du mouvement de redressement assure qu'il y a une volonté chez les membres du comité central pour mettre fin à cette situation de crise. Interrogé sur la date de cette réunion, Abada affirme que rien n'a été arrêté jusqu'à présent. «Nous espérons qu'elle aura lieu après l'Aïd», a-t-il souhaité. M.Abada dément les informations selon lesquelles le président de la République a donné des instructions pour tenir le comité central et en finir avec la crise. «C'est de l'intox, nous n'avons reçu aucune instruction», a-t-il martelé. Selon M.Abada, ce sont les membres du comité central qui veulent prendre les choses en main pour trouver une solution à cette crise qui divise le parti. Le parti majoritaire ne peut pas rester otage des clivages à quelques mois de la présidentielle de 2014. Notre interlocuteur explique que la réunion du comité central aura pour ordre du jour l'élection du secrétaire général. Qui est habilité à prendre la tête du FLN? Notre interlocuteur n'a avancé aucun nom. «Le candidat doit répondre aux critères du profil de secrétaire général», a-t-il clairement résumé. «Si nous n'arrivons pas à élire un secrétaire général nous allons créer une direction collégiale», a affirmé Abdelakrim Abada. L'élection d'un secrétaire général n'est pas une simple mission. Devant la bataille menée par les pro-Belkhadem et les pro- Saâdani, l'élection d'un SG risque d'être compromise. Surtout, que ces clans sont présents au sein du comité central. Décrocher un consensus au sein du CC reste une équation impossible puisque chaque clan tire la couverture de son côté. «Sans l'aval du président du parti, il n'y aura pas de comité central», assure Rachid Assas, partisan du clan Belkhadem. Contacté par nos soins, cet ancien sénateur reste convaincu que sans l'intervention du président du parti, ces initiatives seront vouées à l'échec. Sur la tenue de la réunion du comité central prévue après l'Aïd, notre interlocuteur estime qu'il n'y a rien de concret. «Les clés ne sont pas en leur possession», a-t-il clairement affirmé en allusion aux membres du comité central. Effectivement, la solution du FLN reste tributaire des décisions qui seront prises en haut lieu. Seule une intervention du président de la République pourra mettre fin à ces luttes intestinales qui minent le parti depuis plus de huit mois. Devant plusieurs clans, le comité central ne peut pas s'aligner sur une seule décision. Les pro-Belkhadem tentent de collecter les signatures pour convoquer une session du comité central et élire Belkhadem à la tête du FLN, mais en vain. «Nous n'avons pas réussi à atteindre les deux tiers du comité central», a avoué notre interlocuteur. Idem pour le clan de Saâdani. La liste présentée par Mohammed Alloui n'est pas fiable. Les deux clans ont tenté d'unir leurs actions pour convoquer une réunion du comité central mais ils n'ont pas réussi à s'entendre. «Les partisans de Saâdani ne veulent pas solliciter M.Belayat pour la tenue du CC et il veulent s'adresser au département de l'intérieur», a précisé M.Assas. Vu que la situation est très compliquée, la réunion du bureau politique tenue samedi dernier n'a pas tranché cette question. Cette réunion a été sanctionnée par un bref communiqué qui fait part de la décision du parti de réunir son groupe parlementaire le 17 août pour préparer l'ouverture de la session d'automne du Parlement. Les membres du BP ont discuté de la situation au sein du parti et décidé de poursuivre les concertations pour la tenue d'une session du comité central, selon la même source.