img src="http://www.lexpressiondz.com/img/article_medium/photos/P140816-11.jpg" alt=""J'aimerai être algérien"" / Il a le sourire de son talent. Franc et sincère. Une qualité rare chez un artiste au sens vrai du terme. Aziz Sahamoui s'est donné littéralement pour son public mercredi dernier au Théâtre de verdure Saïd-Mekbel de Riad El Feth dans le cadre du Festival international de musique diwan. Son jeu de scène avec la formation Hna Messalmin a entraîné le public dans une très bonne transe dont lui seul possède le secret. Aziz Sahmaoui était venu à Alger pour nous offrir quelques morceaux en exclusivité de son second album né de son projet «Aziz Sahmaoui and University of gnawa». Il abreuva le public de quelques extraits de cet album mais aussi de l'ancien. On citera ainsi quelques titres pêle-mêle qui ont fait ravage Souadani, Tamtamaki, Alf hilat, Mektoub, mais aussi Zaouia, qui nous a plongés des années en arrière pour finir par nous faire découvrir son nouvel opus qui sortira en septembre et dont le nom est Mazal. Le tagnawite était de mise, certes, mais on pouvait aisément distinguer d'autres sonorités africaines et orientales, mais aussi dans un sens plus large méditerranéennes à l'instar du morceau Yasmine... l'artiste a été rappelé par deux fois, ce qui était un exploit jusque-là lors de ce festival. Polyinstrumentiste, l'artiste ayant évolué dans le premier album de l'Orchestre national de Barbès, puis au sein du Joe Zawinul Syndicate, n'a, tout au long de ses expériences musicales, cessé de valoriser la musique traditionnelle maghrébine tout en étant à l'écoute des courants les plus modernes tels le jazz, le groove, mais aussi comme aujourd'hui en fusionnant avec le classique mouachah. Et cela s'entendait allégrement. Rencontré dans les coulisses, l'artiste a consenti à répondre à nos questions avant de monter sur scène et connaître la belle euphorie qu'il a su provoquer et donner en retour.... L'Expression: Pourquoi avoir décidé de poursuivre le projet Aziz Sahmaoui and University of gnawa? Aziz Sahmaoui: Continuer pour vivre, continuer c'est se renouveler. Faire un album c'est encore être là. C'est rencontrer un public, c'est voyager. C'est faire ce qu'on aime. C'est porter cet amour qu'on a en nous aux autres, oser le dire tout simplement. Car ce n'est pas facile de nos jours, donc se rapprocher de l'Autre par le biais de notre musique et c'est super, Dieu merci. Ce n'est qu'un prétexte donc pour se rapprocher de l'Autre pour lui dire combien il est beau, combien on l'aime. Toujours avec un esprit afro-gnawa... Effectivement, avec ce mélange entre le Maghreb le Maroc, la Tunisie et l'Algérie et le Sénégal (le groupe possède un musicien du Sénégal). Ce sont les mêmes codes qui se rencontrent et qui ont cette lucidité, cette fluidité dans le jeu, dans l'espace. Donc c'est ce partage que nous défendons. Qu'on mette devant au service de la musique pour l'embellir et respecter ainsi l'Autre et lui dire combien nous sommes contents et heureux d'être là. Un mot sur ce nouvel album... Il y a beaucoup de compostions, je voulais sortir un peu du cadre où on nous avait jetés, il y a certes du tagnawite évidemment, mais il y a d'autres sujets auxquels je suis sensible, je pense à Yasmine qui chante le printemps, à Mazal qui chante l'amour du pays. Je pense à Inchallah (Inchallah ça va s'arranger), L album s'appelle Mazal. Vous disiez un instant que vous voudriez avoir la nationalité algérienne? Pourquoi? C'est un appel sérieux. Vous en avez le pouvoir? J'aimerai être algérien, ça serait un honneur pour moi. C'est peut-être un droit, mais ce sera une joie, un privilège, un honneur d'être algérien. Un mot sur votre participation au Festival diwan? Ça fait du bien d'être là, on se renouvelle, on joue, on a du plaisir à rencontrer l'Autre. A se mélanger avec les autres musiciens. C'est une joie que d'être là; que demande un musicien si ce n'est d'avoir une scène et jouer d' instruments et communier avec l'Autre?