Un disque de treize titres qui résume les influences de l'artiste, entre hommage, reprises, et compositions personnelles. “Aziz Sahmaoui & University of Gnawa" est sorti hier en Algérie aux éditions Belda Diffusion. Un opus de treize titres qui permet à l'artiste, ex-membre de l'Orchestre national de Barbes (ONB), de partager avec le public sa belle vision de la musique et de rendre hommage à un de ses premiers amours : le tagnaouite. L'intitulé de cet album -que le public algérien a découvert, à plusieurs reprises, sur scène- comporte deux mots clés : “University", ce qui implique un travail de groupe, d'autant que Aziz Sahmaoui a travaillé avec de nombreux musiciens (du Sénégal, du Mali, du Maroc et d'Algérie) ; et “Gnawa", un mot qui nous renvoie à une musique, une culture et un art de vivre. Présent la semaine dernière à Alger, pour la promotion de son disque, Aziz Sahmaoui nous expliquera à ce propos : “Cet album est un hommage à tagnaouite. C'est une musique que j'aime beaucoup, qui est en train d'évoluer et d'envahir le monde. C'est aussi une manière de saluer tout le travail de fusion qui se fait, tous les mélanges qui peuvent rendre service à la musique." Quant au travail de préparation de l'album, et le terme d'“University", pour l'artiste qui a découvert la musique des gnawa à l'âge de 7 ans, il renvoie au fait que “chacun des musiciens a apporté son expérience, son savoir, son savoir-faire, etc." Dans “ Aziz Sahmaoui & University of Gnawa", l'artiste intègre la musique des Gnawa à son univers déjà riche, où chaque morceau regorge de surprises, de couleurs, et de tonalités maghrébines. Les tonalités maghrébines croisent le jazz dans par exemple, le morceau Black Market de Joe Zawinul, qui a été revisité au ngoni et au goumbri, avec même un chant. “Je voulais que cette musique soit un lien entre le Maghreb, l'Afrique et l'Occident. Entre le jazz et le tagnaouite", nous indiquera Aziz Sahmaoui. Toujours dans cette démarche de lien entre le Maghreb et l'Occident, Tamtamaki est également un morceau qui participe à ce pont érigé par le musicien, avec un côté rock, grâce aux guitares électriques saturées. Mimouna et Foufou Danba sont des reprises qu'Aziz Sahmaoui revisite avec sa voix au goumbri et ngoni. Sawayé (une autre reprise) est revisitée avec guitare, basse et kora. Alf Hila permet au chanteur, qui sera en Algérie le mois prochain pour des concerts (le 30 juillet à Oran et le 31 juillet à Alger), de dire son grand amour pour le chaâbi algérien et le malhoun. “J'aime le chaâbi, la mélodie, les thèmes, la façon de chanter. Ce titre est aussi une manière d'afficher mon amour pour le chaâbi", nous confiera-t-il. La passion pour la musique algérienne ne s'arrête pas à ce titre, puisque le morceau Kahina rappelle, notamment dans la manière de chanter, le raï trab. Côté thématique, Aziz Sahmaoui, notamment dans Maktoub (qui existe en deux versions : longue et courte), et Miskina, affiche son côté artiste sensible interpellé par son époque et les injustices de notre monde. Un savoureux disque à écouter sans aucune modération ! S K Lire l'entretien : http://www.liberte-algerie.com/culture/par-cet-album-on-salue-egalement-tout-le-travail-qui-se-fait-dans-le-domaine-de-la-fusion-aziz-sahmaoui-a-liberte-180684 Aziz Sahmaoui & University of Gnawa, Belda Diffusion, 150 DA.