Deux avions non identifiés ont bombardé hier avant l'aube près de Tripoli des positions de miliciens rivaux qui s'affrontaient à l'arme lourde pour le contrôle de l'aéroport international, a indiqué le gouvernement libyen. Dans un communiqué, le gouvernement provisoire sans réelle autorité sur le pays, a indiqué «tout ignorer pour le moment de l'identité des deux avions» qui ont bombardé, selon lui, des positions de miliciens en conflit dans la banlieue de la capitale libyenne. Il a ajouté avoir chargé l'état-major et les renseignements militaires d'enquêter sur cette attaque et rejeté la responsabilité des pertes éventuelles de ces bombardements sur les parties en conflit. Des miliciens de la région de Zenten (ouest), des nationalistes qui auraient les faveurs du général dissident Khalifa Haftar, combattent ceux de Misrata (est), proches des islamistes, pour le contrôle d'un pont, un verrou de l'aéroport, situé dans le sud de Tripoli et aux mains actuellement des milices de Zenten. Les affrontements ont baissé d'intensité dimanche et hier, les miliciens de Misrata ayant affirmé avoir pris le contrôle du pont et d'un QG de l'armée, une information impossible à confirmer dans l'immédiat de source indépendante. «Ces parties doivent cesser de se battre, accepter le dialogue et se retirer de Tripoli et des autres villes libyennes», a dit le gouvernement qui affirme être entré en contact avec des pays «amis» pour tenter d'identifier les deux avions. La France a démenti hier des «rumeurs» de frappes italiennes et françaises en Libye. «Les rumeurs faisant état de frappes aériennes en Libye auxquelles la France aurait participé sont infondées. La priorité de la France est d'obtenir un accord politique afin que les combats cessent à Tripoli, à Benghazi et partout en Libye», a déclaré le ministère des Affaires étrangères. Les premiers survols ont eu lieu hier vers 02H00 locales, et selon un habitant une forte explosion a été entendue, suivie par d'autres. «Les explosions ont été clairement entendues dans les quartiers de l'est de Tripoli», à quelque 15 km du centre de la ville, a indiqué cet habitant. La chaîne de télévision locale «Libya awalan», proche du général Haftar, a indiqué que «l'aviation militaire a bombardé différentes positions» près de Tripoli, sans plus de précisions. Le général Haftar conduit une opération contre les «groupes terroristes», qui font la loi à Benghazi (est), depuis la chute du régime de Maâmar El Gueddafi en 2011. La Libye est en proie à des combats meurtriers entre milices rivales depuis la mi-juillet, poussant le Parlement élu le 25 juin à demander la semaine dernière une intervention étrangère pour protéger les civils. Depuis la chute du régime El Gueddafi après huit mois de révolte, les autorités transitoires ne sont pas parvenues à rétablir l'ordre et la sécurité en Libye, et les milices formés d'anciens rebelles y font la loi.