La mission de soutien de l'ONU à la Libye (UNSMIL) a dénoncé hier une nouvelle flambée de violence à Tripoli, où des milices se sont affrontées à l'arme lourde autour de l'aéroport international, estimant qu'elle mettait en péril le processus politique. Dans un communiqué publié hier, l'UNSMIL, a «vivement dénoncé le bombardement de quartiers résidentiels, les pertes parmi les civils, qui ont été contraints à la fuite, et les dommages causés à leurs propriétés». La mission a regretté «l'indifférence» des parties en conflit aux appels de la communauté internationale pour mettre fin aux violences et instaurer un cessez-le-feu. Selon des habitants, des miliciens de Zenten (ouest), des nationalistes, et des milices de Misrata (à l'est de Tripoli), proches des islamistes, se sont affrontés vendredi et samedi aux roquettes Grad et à l'artillerie pour le contrôle d'un pont, un verrou de l'aéroport, situé dans le sud de Tripoli et aux mains actuellement des milices de Zenten. Les affrontements se sont arrêtés hier, les miliciens de Misrata ayant affirmé avoir pris le contrôle du pont et d'un QG de l'armée, une information impossible à confirmer de source indépendante. Aucun bilan de ces affrontements n'a été publié de part et d'autre mais des responsables locaux à Tarhouna (à 80 km au sud de Tripoli) ont dit à l'agence libyenne Lana avoir accueilli 1.000 familles ayant fui la zone de combat. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a annoncé jeudi la nomination du diplomate espagnol Bernardino Leon comme envoyé spécial en Libye, où il dirigera la mission de l'ONU dans ce pays qui sombre dans l'anarchie. M. Leon, va succéder au Libanais Tarek Mitri arrivé à la tête de l'UNSMIL en 2012. La Libye est en proie à des combats meurtriers entre milices rivales depuis la mi-juillet, poussant le Parlement élu le 25 juin à demander mercredi une intervention étrangère pour protéger les civils. Cette demande a suscité l'indignation parmi les islamistes libyens, qui ont organisé vendredi dernier plusieurs manifestations pour protester notamment à Tripoli et à Misrata. Depuis la chute du régime de Maâmar El Gueddafi en 2011, les autorités transitoires ne sont pas parvenues à rétablir l'ordre et la sécurité en Libye. L'UNSMIL a été mise en place en 2011 par l'ONU à la demande de Tripoli, pour l'aider à mener à bien la transition politique de l'après El Gueddafi.