Le recours aux opérations de sabotage vise en premier lieu à terroriser la population. Les Algérois ont dû pousser un long «ouf» de soulagement après la mise hors d'état de nuire, hier, à l'aube, de deux dangereux criminels, à Chéraga. Eux, qui, il y a plus d'une semaine ont été secoués par l'explosion de la centrale électrique du Hamma. Un attentat revendiqué, une semaine après, par le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (Gspc), au moment où les autorités se confinent dans un silence incompréhensible. Le coup de filet que viennent d'opérer les forces de sécurité constitue une preuve que la lutte antiterroriste est sur la bonne voie, comme il renseigne sur la capacité de nuisance des groupes terroristes, qui, après l'élimination des principaux chefs du Gspc, en l'occurrence Nabil Sahraoui et trois de ses adjoints, jouent le tout pour le tout. Pour ce faire, les actions à fort impact médiatique demeurent la méthode idoine utilisée par les groupes terroristes pour rappeler leur présence. L'opération de Chéraga confirme la thèse de l'existence d'une importante cellule du Gspc dans la capitale, prête à passer à tout moment à l'action. D'autant plus, indique-t-on de sources sécuritaires, que les deux terroristes abattus dans la soirée de lundi, sont des membres d'un groupe de pas moins de six éléments. Le fait saillant de ces attentats terroristes est qu'ils sont commis au coeur de la capitale, censée jouir d'un dispositif sécuritaire infaillible. Aussi, c'est la première fois depuis quelques années, que les groupes terroristes recourent aux cadavres piégés pour commettre leurs forfaits. C'est le cas pour l'attentat perpétré la semaine dernière contre un véhicule de la Protection civile dans la région de Bougara où deux cadavres ont été piégés pour en faire d'au-tres. Par ailleurs, le recours aux opérations de sabotage de certaines installations, notamment les centrales électriques, comme ce fut le cas à El Hamma et à Cap Djinet, vise en premier lieu à terroriser la population, en plongeant dans le noir le maximum de foyers. Il est utile de rappeler que le Gspc qui figure sur la liste des organisations terroristes les plus recherchées dans le monde, est l'un des démembrements d'Al Qaîda dans le Maghreb. D'ailleurs, le communiqué des ravisseurs de l'otage américain exécuté avant-hier, est révélateur des intentions de l'organisation d'Oussama Ben Laden en Algérie. En effet, l'organisation qui n'a pas décliné son identité, déclare que l'exécution de l'otage américain est une réponse à l'élimination de leurs «martyrs» en Irak, en Arabie saoudite et en Algérie. Une menace à prendre au sérieux même si l'Algérie est en passe d'en finir avec les dernières poches terroristes.