En dépit d'un appel au calme du président Barack Obama, la ville de Ferguson (Missouri), a connu une nouvelle nuit d'émeutes à caractère racial qui s'est soldée par deux blessés par balle et 31 arrestations, a annoncé la police hier. Cette petite ville du centre des Etats-Unis est en proie à des émeutes depuis qu'un policier blanc a abattu un jeune Noir le 9 août dans des circonstances extrêmement controversées. Les agents en tenue anti-émeute, soutenus par un véhicule blindé et un hélicoptère, avaient dû tirer des grenades de gaz lacrymogène peu après 23h00 (04h00 GMT hier) pour obtenir la dispersion de la foule. Plus tôt, des militaires de la Garde nationale avaient été déployés pour épauler la police locale, mais ils sont restés discrets. Aucun couvre-feu n'a été mis en place lundi, contrairement à samedi et dimanche, a expliqué le gouverneur Jay Nixon, soulignant la mission «limitée» des militaires, censés monter la garde autour du quartier général de la police. Barack Obama, premier président noir des Etats-Unis, a dit lors d'une conférence de presse avoir recommandé au gouverneur une utilisation «limitée» de la Garde nationale et a estimé que rien n'excusait «l'utilisation de la force excessive par la police locale». «Je m'assurerai dans les jours qui viennent qu'elle aide, plutôt qu'elle n'aggrave la situation», a prévenu M.Obama au sujet de la Garde nationale, ajoutant que le ministre de la Justice, Eric Holder, se rendrait sur place aujourd'hui.