Le mystère des raids aériens nocturnes sur l'aéroport de Tripoli reste entier Après plusieurs semaines de combats avec les miliciens de Zenten, Ansar Ashari'â, les milices de Misrata appelées «Fajr Libya», ont annoncé avoir pris samedi le contrôle de l'aéroport international de Tripoli. L'anarchie continue en Libye: l'aéroport international de Tripoli est tombé samedi aux mains de «groupes terroristes» et l'Assemblée libyenne sortante va reprendre ses activités en dépit de l'existence du Parlement qui l'a remplacée. «Fajr Libya (Aube de la Libye) annonce contrôler totalement l'aéroport international de Tripoli», a annoncé la télévision locale Anaabaa. Cette installation stratégique, située à 30 km au sud de la capitale et fermée depuis le début des combats, était aux mains de miliciens de Zenten (ouest) depuis la chute du régime de Maâmmar El-Gueddafi en octobre 2011. Fajr Libya est une coalition de milices libyens venant essentiellement de Misrata, à l'est de Tripoli alors que le groupe Ansar Ashari'â, contrôle quelque 80% de la ville de Benghazi (1.000 km à l'est de Tripoli). Pour le Parlement libyen, ces groupes qui agissent sous les noms de «Fajr Libya» d'«Ansar Ashari'â» sont des «groupes terroristes et hors-la-loi qui se dressent contre le pouvoir légitime». Le Parlement s'est dit déterminé à venir à bout de ces deux groupes, dans un communiqué publié dans la nuit de samedi à dimanche à Tobrouk (1.600 km à l'est de Tripoli), où il siège. «Ces deux groupes sont une cible légitime pour l'armée nationale, que nous soutenons avec force pour qu'elle continue sa guerre jusqu'à les contraindre à cesser les tueries et à remettre leurs armes», a-t-il ajouté. Peu après la prise de l'aéroport de Tripoli, les miliciens de «Fajr Libya» ont retiré leur confiance au Parlement élu le 25 juin et au gouvernement provisoire, et invité l'assemblée sortante, le Conseil général national (CGN) à reprendre ses activités, ce qu'il a accepté de faire. Le pays se trouve donc avec deux Parlements aggravant davantage la crise. «Le Conseil général national va se réunir en urgence à Tripoli pour sauvegarder la souveraineté du pays», a déclaré son porte-parole Omar Ahmidane sur une télévision locale. Le porte-parole a justifié la démarche du Conseil national par le fait que le Parlement élu n'a pas respecté la Constitution provisoire, qui l'oblige à siéger à Benghazi (1.000 km à l'est de Tripoli). «Le Conseil général national a décidé de reprendre ses activités en réponse à l'appel du peuple et pour éviter au pays un vide politique», a encore argumenté le porte-parole. Le Parlement a «outrepassé ses prérogatives en appelant à une intervention étrangère en Libye», a-t-il ajouté. Le Parlement est contesté dans la rue par des manifestants depuis qu'il a appelé le 13 août à une «intervention étrangère» pour protéger les civils en Libye. Par ailleurs, une télévision libyenne privée, diffusant de Tripoli, et soutenant les miliciens de Zenten, a indiqué que ses studios avaient été attaqués hier à l'aube par des miliciens qui ont enlevé l'équipe de nuit. La télévision «Al-Assima» (La capitale), a précisé qu' «une force de «Fajr Libya» a attaqué pendant les premières heures de dimanche (hier)» son siège à Tripoli. La crise en Libye inquiète de plus en plus la communauté internationale en particulier les Etats voisins dont l'Algérie qui ne cesse de plaider pour «une solution politique sans intervention étrangère» dans ce pays. Cette approche est soutenue par plusieurs pays et organisations internationales notamment l'Union africaine.