La rue constantinoise ne comprend pas comment ce drame a pu arriver Dans les rues, cafés et lieux publics un seul sujet est abordé par les citoyens, «la mort tragique d'Albert Ebossé». Le drame qui vient de se produire dans le stade du 1er-Novembre à Tizi Ouzou a suscité toute l'indignation des Constantinois. Dans les rues, cafés et lieux publics un seul sujet est abordé par les citoyens, «la mort tragique d'Albert Ebossé». Un acte qui a été condamné par tous sans exception. Ce n'est pas pour exagérer, mais les faits sont «gravissimes». Certains humains se sont rabaissés pour résumer leur existence à un simple match de football, en ôtant la vie à un brillant joueur qui a quitté son pays pour servir le football algérien. Pour ceux qui le connaissaient comme Mohamed Fouzi Beggas, journaliste au quotidien El-Chaâb «Albert Ebossé Bodjongo, est un fils de famille, un homme de parole, calme, coopératif et grand joueur, il aimait l'Algérie plus que le Cameroun». Offusqué, Mohamed Fouzi Beggas, témoigne sur sa page Facebook, «Depuis hier je suis sous le choc, Albert Ebossé Bodjongo, le joueur de la JSK tué dans le stade du 1er-Novembre par ses supporters, où va le football algérien? Dans quelle société nous vivons? C'est quoi ce scandale? Je ne trouve pas les mots pour justifier ce crime!» Abdellah Ouldamer. un autre citoyen autant indigné témoigne: «Le joueur camerounais de la JSK, a assisté à la naissance de sa fille à 19h, il abandonne sa femme pour jouer un match de foot à 21h, puis assassiné par nous autres (les supporters) juste à la fin du match. A qui la faute? Aux dirigeants, à nous citoyens qui ne sommes pas éduqués, aux organisateurs, aux forces de l'ordre; nul ne peut l'affirmer. Ce n'est pas une tentative de rajouter de l'huile sur le feu, mais c'est un grand désarroi, que c'est par un grand désespoir que nous nous plions devant cette tragédie, en espérant tout de même, que cette faute grave n'ait pas des retombées sur le sport national, qui vient juste, avant longtemps, de reprendre ses lettres de noblesse. Comment nous expliquer à nous-mêmes, que le sport est un jeu qui renforce la fraternité et les liens entre communautés et pays. Que c'est un moyen noble d'exprimer la performance, choisi par la société des hommes afin de remplacer les affrontements barbares des temps passés. Qui a tué le joueur africain? Notre bêtise? Notre folie qui a oublié que le sport est avant tout un jeu, rien qu'un jeu. Ce couloir de la mort que sont devenus nos stades, devraient cesser sur le champ, il y va de la réputation de la République et de ses institutions. Commençons d'abord par éduquer le peuple qui scande des gros mots, chaque semaine que Dieu fait, faisant de cette chose une chose unique au monde, et des plus déshonorantes.» Pour Mohamed Mebarki, journaliste et ancien spécialiste du football: «Il faut arrêter toutes les compétitions. Je suis plus que touché, c'est le résultat des magouilles orchestrées par des baganras qui ont réussi à infiltrer le monde du sport, pour semer leur anarchie barbare. C'est écoeurant, désormais je ne vais plus fréquenter de stade. Ce qui vient de se produire est scandaleux pour un pays qui représentait il y a deux mois l'Afrique en Coupe du monde. Ça va surtout nuire à l'image du pays! Avons-nous maintenant la certitude que des équipes viendront jouer chez nous? C'est toute la nuisance qu'on souhaite à notre République et ce n'est pas par hasard que cela s'est produit à Tizi Ouzou, une région qui a résisté à toutes les manipulations. Je n'ai jamais vécu une chose aussi atroce dans toute ma carrière»! Pour Saber, jeune employé à l'université de Constantine «A mon avis, ce drame ne doit pas passer sans être sévèrement puni par la loi, le coupable ou les coupables doivent être identifiés et passer en justice. Parallèlement des sanctions sont plus qu'impératives d'où la suspension de la compétition. La vie ne se résume pas en un jeu et les conséquences seront très graves pour le pays. Franchement, c'est une honte. Le sport est censé nous rapprocher». Enfin, Mohamed Lamine, ancien joueur au CSC, témoigne avec beaucoup d'amertume: «, voilà le titre qu'on va nous coller, désormais! La logique impose des mesures sévères à l'égard du drame. Il faut bloquer tous les matchs et rendre justice au défunt. C'est aberrant tout ce scandale, notamment qu'on sait que certains soi-disant supporters arrivent aux matchs sous l'effet de psychotropes ou d'alcool. Sans une discipline et une éducation la société ne peut pas avancer. Le meurtre d'Ebossé est inadmissible, désolé je ne trouve plus mes mots». Albert Ebossé est décédé ce samedi à la fin d'un match entre la JS Kabylie et l'USM Alger. Le buteur camerounais a reçu sur la carotide une pierre jetée depuis les tribunes. La victime a succombé à ses blessures quelques minutes plus tard à l'hôpital de Tizi Ouzou.