Depuis l'avènement du professionnalisme en Algérie, soit il y a quatre ans, les infrastructures sportives pour ne pas dire carrément nos stades de football se sont avérés réellement dépassés pour assurer une sécurité totale. Le décès de l'attaquant de la JS Kabylie Albert Ebossé, touché samedi dernier par un projectile lancé des tribunes à l'issue du match face à l'USM Alger (1-2), vient une fois de plus reposer la problématique de l'homologation des stades et donc l'accomplissement des obligations des clubs en la matière. Deux questions n'ont cessé d'être posées suite à ce drame: pourquoi avoir laissé des cailloux et des pierres tel des matériaux de chantier à l'intérieur du stade du 1er-Novembre de Tizi Ouzou et qui a autorisé la présence de supporters du côté du tunnel menant aux vestiaires? Pour le moment, il n'est pas question d'une quelconque spéculation étant donné que l'enquête est déjà en cours. Une seule chose est sûre: le document du procureur de la République près le tribunal de Tizi Ouzou indique que la mort du joueur Ebossé «est due à un traumatisme causé par un objet contondant et tranchant, provoquant une hémorragie interne». Ce sont là les résultats préliminaires de l'autopsie accomplie par le médecin légiste. Selon le document, le procureur de la République de la même institution judiciaire, qui avait été informé le 23 du mois par la police judiciaire de la mort du joueur, «a ordonné l'ouverture d'une enquête», l'instruisant «d'exploiter tous les moyens légaux, tels que les enregistrements audiovisuels, afin d'identifier le ou les mis en cause et les traduire en justice». «Le parquet a également instruit la police judiciaire de diligenter une enquête sur les circonstances qui ont permis aux mis en cause de se procurer des pierres ou tout autre projectile et de les lancer sur les joueurs», a précisé le communiqué du parquet. Implicitement, la Ligue de football professionnel «reconnaît» une partie de la responsabilité avec les clubs, puisque le conseil d'administration de ladite Ligue s'est réuni lundi dernier à Alger en session extraordinaire et a confirmé d'une part, la fermeture, à titre conservatoire, du stade de Tizi Ouzou jusqu'à achèvement de l'enquête entreprise par les autorités compétentes, et d'autre part, à savoir qu'il invite les clubs à «se conformer au respect du cahier des charges, notamment l'obligation faite aux installations sportives à se doter de moyens de surveillance». Cette opération doit s'achever avant le début de la phase retour, selon la même source. En d'autres termes et en dehors du contrôle et surtout de la maîtrise du comportement des supporters dans les stades, il va falloir d'abord, assurer toutes les mesures nécessaires de sécurité à l'intérieur de l'enceinte et aux alentours pour assurer le minimum de sécurité des citoyens d'une manière générale. Il faut reconnaître aussi que «remplir» les obligations du cahier des charges n'est vraiment pas facile dans la situation où se trouvent actuellement les terrains de football algériens. D'ailleurs, les articles du règlement du championnat professionnel sont clairs et en particulier les articles 60, 61 et 62 relatifs à la section 1-Organisation des rencontres officielles». Mais, faut-il bien faire remarquer qu'il y a beaucoup de mesures préventives qui n'ont pas été assurées jusque-là et qui sont vraiment faciles à assurer. Des caméras de surveillance couvrant l'ensemble du terrain et ses alentours proches, ne demandent qu'une manne financière pour être installées. Or, les gestionnaires des clubs dépensent leurs finances dans des «achats» de joueurs avec des prix dépassant l'entendement et la logique financière. Et ceci n'est qu'un exemple clair et bien facile à régler..