D'El kseur jusqu'à l'Akfadou, des forêts déjà massacrées par la tronçonneuse, sont en flammes. Le mois d'août qui s'achève n'est pas de tout repos pour les éléments de la Protection civile de Béjaïa. Les régions situées sur les deux rives de l'oued Soummam brûlent depuis trois jours. Les pompiers sont sur tous les fronts. D'El Kseur jusqu'aux hauteurs de l'Akfadou, des forêts déjà massacrées par la tronçonneuse, sont en flammes. Le village Imaghdassen dans la commune d'Akfadou a été encerclé hier, par les flammes, alors qu'Aït Allouane dans la même localité, a vu ses habitations échapper par miracle aux feux. Leurs potagers n'ont pas été épargnés. La surface boisée brûlée se rapproche du chiffre de l'an dernier qui est de 410 ha de couvert végétal détruits. Sur la RN09 qui relie El Kseur et la commune d'Adekar, à Akfadou, Chemini et Tibane, les agents de la Protection civile contemplent impuissants l'avancée d'un incendie qui ravage une partie de la colline. L'image est effroyable. Impossible d'intervenir. «Il n'y a aucun accès vers cette forêt, nous surveillons la trajectoire de l'incendie. Nous intervenons avec des renforts, uniquement s'il y a une réelle menace sur les maisons; c'est notre priorité dans ce cas», explique le chef de la mission de la Protection civile. Une tâche difficile pour les soldats du feu, vigiles et agents de la Conservation des forêts. Plus de 280 ha de végétation sont partis en fumée depuis le début du mois, selon le dernier bilan de la Protection civile. Depuis, la végétation est restée par intermittence en proie au feu. 25 départs de feu ont été dénombrés mercredi dernier. Une dizaine d'autres, jeudi. Hier, la situation ne s'était pas améliorée. Dans certaines localités comme Melbou, Aokas, El Kseur, Amizour Akfadou, Adekar, Chemini...des cultures ont été décimées par le feu. Des milliers d'arbres fruitiers, de bottes de foin ou de paille et des ruches d'abeilles sont parties en fumée. Les citoyens interrogés craignent le pire cette année. A la mi-août, la surface boisée brûlée se rapproche du chiffre de l'an dernier et ce n'est pas fini.