Le représentant diplomatique de la Chine ne ménagera aucun effort pour saisir cette opportunité au profit de son pays et de ses entreprises. Le plan quinquennal 2015-2019 doté d'une enveloppe faramineuse de 21.000 milliards de dinars, soit 262,5 milliards de dollars aiguise l'appétit des grandes puissances. La Chine dont la présence en Algérie prend de plus en plus d'ampleur est l'un de ses pays qui s'intéressent au nouveau plan d'investissement public. Yang Guangyu, nouvel ambassadeur chinois à Alger, le dit sans aucune hésitation. Lors d'une conférence de presse animée, hier au siège de l'ambassade, M.Yang Guangyu a indiqué que les deux pays peuvent faire beaucoup de choses ensemble, «surtout que l'Algérie va entrer dans un nouveau plan quinquennal d'investissement». Le représentant diplomatique de la Chine ne ménagera aucun effort pour saisir cette opportunité au profit de son pays et de ses entreprises. Il a indiqué qu'il a rendu récemment une visite de «courtoisie» au ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb. Il a évoqué avec lui la contribution des sociétés chinoises au programme de développement du secteur de l'industrie, après avoir entendu un exposé du ministre sur les projets de son secteur. L'ambassadeur qui se dit «honoré» de représenter son pays en Algérie se donne d'ailleurs comme une priorité le renforcement du partenariat gagnant-gagnant entre les deux pays. Et l'opportunité que représente le nouveau plan quinquennal est de nature à contribuer à réaliser cet objectif. «Nous estimons qu'il y a encore des potentiels de développement de notre partenariat dans plusieurs secteurs», a-t-il dit, précisant que la Chine, très présente dans le secteur des travaux publics, doit consentir davantage d'efforts en matière d'investissement en Algérie. Soulignant que son pays a investi 1,5 milliard de dollars en Algérie, l'orateur a indiqué que les entreprises chinoises présentes dans le pays ont créé entre 40.000 et 50.000 postes d'emplois directs et 100 000 postes d'emplois indirects. Quant au volume des échanges commerciaux entre les deux pays, le conférencier a indiqué qu'il a atteint 8,1 milliards de dollars dont plus de 6 milliards d'importations algériennes en 2013. «Il reste beaucoup à faire», a-t-il lancé, exprimant son assurance quant aux perspectives des relations économiques bilatérales. Ce qui incite les Chinois à se chercher de nouveaux marchés en Algérie est le fait que l'Algérie importe une bonne partie de ses produits de consommation de l'étranger. Une opportunité pour les Chinois d'inonder davantage le marché algérien, même si la qualité laisse parfois à désirer. L'ambassadeur a appelé les hommes d'affaires de son pays à créer des sociétés mixtes avec des investisseurs algériens. L'orateur n'ignore certainement pas que les consommateurs algériens se plaignent de la mauvaise qualité de certains produits chinois commercialisés sur le marché. Il en incombe la responsabilité aux commerçants qui s'intéressent au gain facile au détriment de la qualité. «Je sais qu'il y a un réseau d'approvisionnement algérien en Chine. Lorsque les commerçants achètent des produits à bas prix, la qualité ne sera pas bonne», a-t-il expliqué, précisant que ces produits proviennent de certaines régions pauvres de son pays. Pour mettre fin à cette situation, il a appelé les autorités des deux pays à prendre leur responsabilité en interdisant l'importation des produits de mauvaise qualité. En tout état de cause, l'orateur estime que la Chine est satisfaite du niveau du partenariat stratégique global entre les deux pays. Il a cité trois défis à relever durant sa mission en Algérie: le développement continu du dialogue politique et de concertation entre les deux pays sur les dossiers internationaux, le renforcement du partenariat gagnant-gagnant et des échanges culturels et des contacts humains pour rapprocher les deux peuples. Sur un autre plan, le nouvel ambassadeur a affirmé le soutien de son pays aux efforts de l'Algérie pour ramener la paix et la stabilité au Mali, en Libye et dans toute la région du Sahel. Demande de visa sur Internet dans un mois Le nouvel ambassadeur de Chine à Alger, Yang Guangyu, a annoncé, hier, la mise en place d'un système de rendez-vous via Internet pour les demandeurs de visa, dans un mois. Ce système permettra aux Algériens désirant se rendre en Chine de prendre rendez-vous sans se présenter à l'ambassade et d'être accueillis dans des conditions regrettables, déplorées par l'ambassadeur lui-même.