Plus de 16 000 visas ont été accordés par la Chine aux Algériens en 2009. Selon l'ambassadeur de Chine en Algérie, son excellence Liu Yuhe, qui animait une conférence de presse, jeudi, au siège de son ambassade, cela reflète l'évolution de la coopération entre la Chine et l'Algérie. il exprimera sa satisfaction par rapport à l'évolution des rapports qu'entretiennent les deux pays et de l'intérêts mutuel que se portent les opérateurs de chaque côté. Ainsi, M. Liu Yuhe indiquera que le gouvernement chinois encourage les entreprises chinoises à investir en Algérie et cela se reflète sur le volume des échanges qu'il a évalués à près de 4,46 milliards de dollars au mois de novembre 2009, soit une croissance de 3,8 % par rapport à la même période de 2008. Il indiquera, par ailleurs, pas moins de 30 000 ressortissants chinois travaillent actuellement en Algérie. Le diplomate dira, en outre, que les entreprises chinoises ont décroché pour près de 47 milliards de dollars de contrats et ont investi pas moins de 900 millions de dollars dans l'énergie et l'industrie. M. Liu Yuhe a estimé, dans ce sens, que les entreprises chinoises sont très présentes dans de nombreux secteurs d'activité en Algérie, à l'image des travaux publics, de la construction, de l'hydraulique et des chemins de fer. Celles-ci envisagent aussi d'élargir leur contribution au développement national à d'autres secteurs. C'est dans ce sens que le diplomate chinois annoncera le lancement prochain d'un projet d'exploitation agricole dans les zones arides. Il insistera d'ailleurs sur la volonté des opérateurs économiques chinois à initier un partenariat réel avec leurs homologues algériens, estimant que les Chinois ne considèrent pas l'Algérie comme un simple marché mais nourrissent l'ambition de nouer un partenariat gagnant-gagnant et de contribuer à l'impulsion d'un développement durable. Néanmoins, les opérateurs économiques chinois rencontrent des difficultés avant de venir investir en Algérie. Selon l'ambassadeur, celles-ci ont un lien direct avec la distance, la méconnaissance du marché, ainsi que la difficulté d'obtenir un visa, ou encore les problèmes liés à la langue. Celui-ci indiquera dans le même contexte que l'ambassade d'Algérie en Chine manque d'effectif, alors que le travail augmente, d'où les délais importants accompagnant en général le traitement des demandes de visa. Le diplomate soulèvera également le manque d'interprètes qui faciliteraient la communication entre Algériens et Chinois en Algérie. Dans ce sens, il annoncera un projet d'intégration de l'enseignement du chinois dans la nomenclature des filières universitaires. Interrogé sur le dossier de détournement et corruption ayant émaillé la réalisation de l'autoroute Est-Ouest, le diplomatique indiquera que le gouvernement chinois a signé la convention de l'ONU de lutte contre la corruption et que les entreprises chinoises sont tenues de respecter les règles. Il ajoutera que ce qui a été dit jusqu'à présent sur les entreprises chinoises n'est fondé sur aucune preuve, estimant que la présence des entreprises chinoises en Algérie et en Afrique en général dérange certaines puissances. Il dira toutefois que ces puissances considèrent que le marché et le développement en Algérie ou en Afrique sont limités, alors que c'est faux et qu'il y a assez d'opportunités pour tous. Notons que son excellence Liu Yuhe a saisi l'occasion de cette conférence pour annoncer la visite du ministre des Affaires étrangères chinois, M. Yang Jiechi les 10 et 11 janvier à Alger. Il indiquera dans ce sens que le ministre chinois aura des entretiens avec son homologue algérien Mourad Medelci. Les deux ministres passeront en revue, au cours de ces entretiens, les questions régionales et internationales d'intérêt commun et se pencheront plus particulièrement sur la question du changement climatique. Notons que cette visite, entre dans le cadre d'une tournée africaine que M. Yang Jiechi effectue du 5 au 12 janvier et qui le mènera au Kenya, Nigeria, sierra Leone, Algérie et Maroc. Samira G.