Il apparaît que même si l'option du dialogue existe, elle n'est pas totalement acquise. La cérémonie organisée par les dirigeants de l'équipe de la JSK, à l'occasion de la célébration de son douzième titre de champion d'Algerie, est restée dans le cadre de la fête sportive. La rencontre entre Ahmed Ouyahia, chef du gouvernement, et les archs n'a pas eu lieu, à en croire les délégués qui ont assisté à la fête du club kabyle. Les invitations adressées par le boss de la JSK, Moh Cherif Hannachi, aux délégués du mouvement citoyen et au chef du gouvernement, allaient donner un sens politique à cette cérémonie. «On a répondu favorablement à l'invitation de la JSK pour fêter le douzième titre, ce qui est un honneur pour nous», a déclaré hier, Farès Oudjeddi, délégué de la Cicb. Les nombreux observateurs qui suivent de près la crise de Kabylie voyaient dans le geste de Hannachi un prélude à une reprise de dialogue, voire une tentative de réconciliation entre les deux protagonistes. «Les délégués et le chef du gouvernement ne se sont même pas serré la main», a affirmé un confrère présent à la cérémonie notant qu'«ils se sont contentés de se regarder en chiens de faïence». Toutes les supputations sont possibles quant à l'issue de la crise de Kabylie. L'option du dialogue est présente et fait son chemin. Un autre round est annoncé pour la fin du mois de juillet. Cependant l'idée n'est pas totalement acquise. Preuve en est, seuls les délégués de Béjaïa ont répondu favorablement à l'invitation de Hannachi. Quand bien même la présence d'Ali Gherbi et de Fares Oudjeddi s'inscrit dans un cadre de fête sportive, comme les deux délégués n'ont cessé de le répéter, elle ne peut se détacher du caractère politique que lui dicte la conjoncture. Les délégués de Tizi Ouzou auraient, paraît-il, refusé d'assister à la cérémonie «puisqu'ils y voyaient justement un acte politique». Il faut s'interroger si cette présence, ou cette absence, ne va pas provoquer encore davantage de dissensions entre les délégués des deux régions sachant que les délégués de Tizi-Ouzou et de Béjaïa, divergent sur la façon d'aborder la situation sociopolitique du pays. Belaïd Abrika semble totalement acquis à la lutte et au soutien des manifestations dans les Aurès et la mobilisation pour la libération des journalistes emprisonnés, dont la directeur du Matin, Mohammed Benchicou. Plus discrets sur le terrain, les délégués de Béjaïa, eux, semblent prendre du recul par rapport aux événements. Aussi, il apparaît que même si l'option du dialogue existe réellement, elle n'est pas totalement acquise. D'ailleurs, il faut attendre l'interwilayas pour voir l'option que vont privilégier les responsables du mouvement citoyen. Car pour reprendre le dialogue, c'est l'interwilayas qui se prononcera sur la position officielle des archs. Dans cette perspective, la prochaine interwilayas revêt un caractère particulier. Il y va de la survie du mouvement en tant qu'organisation qui mobilise encore. «Une manifestation d'envergure et un meeting, qui regrouperont plus de 15.000 personnes, seront organisés lors de cette rencontre qui aura lieu dans un lieu symbolique, El Kseur» a déclaré Ali Gherbi, délégué d'El Kseur.