La réglementation est, semble-t-il, oubliée dans toute cette histoire. C'est une fin de saison particulièrement perturbée que connaît la JS Kabylie. Ceci contraste avec ce qu'on avait connu il y a un an lorsque le club s'apprêtait à conquérir son douzième titre de champion d'Algérie de football. C'était l'époque où il y avait une ambiance de folie marquée par une grande communion entre les supporters et l'équipe dirigeante qui bénéficiait d'une confiance absolue. Les temps ont changé puisque, aujourd'hui, cette même équipe dirigeante est soumise à une terrible pression qui vise à lui faire quitter la scène. Même le président Moh Cherif Hannachi n'est pas épargné par les critiques et est acculé au pied du mur. Il faut dire que la JSK a tout perdu cette saison. Eliminée, d'entrée de jeu, de la coupe d'Algérie puis de la Champion's League africaine, elle va se contenter d'une seconde place dans le championnat, une place qui ne lui garantit pas, à coup sûr, une participation à la prochaine Champion's League, du fait du très mauvais classement du football algérien au niveau africain. Pour de nombreux clubs, terminer vice-champion d'Algérie serait une belle consécration mais pas pour les supporters de la JSK qui estiment que leur club, de par son poids dans le football algérien, ne saurait finir une saison sans au itre dans la poche. Moh Cherif Hannachi a, d'ailleurs, rencontré les représentants des comités de supporters vendredi dernier et les débats ont, semblent-il, été passionnés. Si le président de la JSK a plus ou moins été épargné par les remontrances, cela n'a pas été le cas pour les dirigeants qui l'entourent et dont les supporters exigent le départ. Cette montée au créneau de ces fans est la résultante d'une campagne menée par certains anciens joueurs du club qui demandent, eux, le départ du président et vont jusqu'à demander la convocation d'urgence d'une assemblée générale extraordinaire afin de préparer une autre à caractère électif. Le problème est que la plupart de ces anciens joueurs ne sont pas membres de l'assemblée générale de la JSK et n'ont aucune chance d'obtenir satisfaction. D'un point de vue réglementaire, le club est doté de statuts agréés par l'autorité compétente (le ministère de l'Intérieur) et ce sont ces textes qui renseignent, d'une manière officielle, sur les personnes qui sont membres de l'assemblée générale. Ces gens sont connus puisque ce sont eux qui ont émargé lors de la dernière assemblée générale élective qui a renouvelé sa confiance à Moh Cherif Hannachi. Le DJS de Tizi-Ouzou, M. Madjid Cherouak, est formel sur ce point, lui, qu'on a essayé d'impliquer dans cette histoire. «En tant que DJS j'ai à gérer les problèmes de 104 associations sportives que compte la wilaya sans compter les innombrables associations de jeunes, nous a-t-il dit. Ceci pour vous faire savoir que je n'ai pas que la JSK dont je dois m'occuper. Ce club a ses dirigeants et il est doté de statuts. Maintenant s'il a des problèmes, ils sont purement internes et la DJS n'a pas à s'y immiscer. Tout ce que je peux vous dire c'est que, comme le prévoit la réglementation, le président du club est tenu de convoquer une assemblée générale ordinaire avant le 31 août pour présenter ses bilans moral et financier. Maintenant, s'il y a des membres qui n'ont pas payé leurs cotisations, il appartient à ce président de faire application de ce que prévoient les statuts et le règlement intérieur du club. La DJS restera en dehors du débat qui s'est instauré, et pour l'AG ordinaire elle délèguera un de ses représentants qui y assistera à titre d'observateur». Tout n'est donc qu'une affaire de textes et de réglementation et Hannachi, élu la saison dernière, est président pour quatre années. Sauf si lui, décide de démissionner ou si l'AG ordinaire venait à rejeter ses bilans et à lui demander de partir. Mais on n'en est pas encore là et tout ce qui se dit sur la JSK en ce moment apparaît comme de la pure spéculation.