«Il n'y a point de conflit entre l'Algérie et le Maroc» Nous sommes condamnés à réussir ensemble ou à s'écraser chacun de son côté, a suggéré le chef de la diplomatie algérienne qui a évoqué la construction de l'édifice maghrébin. Ramtane Lamamra qui a donné une impulsion certaine à la diplomatie est loin de faire du sur-place. Toujours sur la brèche, il témoigne par l'élan qu'il impulse à la politique étrangère algérienne d'un tournant décisif qui engage l'avenir de la région du Maghreb et de l'Afrique du Nord. C'est ce que vient de rappeler le ministre des AE algérien, à Tunis, un pays voisin qui s'apprête à réussir le défi des futures élections prévues en novembre prochain, alors que la menace terroriste y demeure réelle. Dans une déclaration à la presse en marge des travaux de la conférence internationale sur l' «investissement en Tunisie», M.Lamamra a souligné que «la participation de l'Algérie à cette conférence est d'autant plus naturelle que ce pays est prioritaire s'agissant du soutien aux frères tunisiens eu égard aux liens qui unissent les deux pays, notamment la communauté de leur destin». «La stabilité et le développement de la région sont tributaires du rôle d'avant-garde de l'Algérie en tant que pays pivot en Afrique du Nord et au Maghreb, un pays qui recèle de ressources et de moyens à même de lui permettre d'assumer pleinement ce rôle», a ajouté M. Lamamra. L'apport de l'Algérie pour la stabilité de la région du Maghreb et de l'Afrique du Nord demeure tributaire de son «rôle d'avant-garde en tant que pays pivot» dans la région, a-t-il affirmé, en fin connaisseur des arcanes du métier qui est le sien. Refutant l'existence d'un différend ou conflit entre l'Algérie et le Maroc, le diplomate algérien a estimé qu'«il n'y a point de conflit entre l'Algérie et le Maroc, ajoutant que «les deux pays sont appelés à rattraper le retard accusé en termes d'intégration économique». Le chef de la diplomatie algérienne avait au préalable précisé: «Les engagements de l'Algérie vis-à-vis de son peuple et des peuples de la région exigent d'elle davantage d'efforts en coordination avec tous les frères de la région dans le but de réaliser un bond qualitatif en matière de développement dans le cadre de la complémentarité et de la construction de l'édifice maghrébin avec ses partenaires qui savent (...) que la complémentarité est une condition sine qua non pour s'imposer et défendre les intérêts de la région dans un monde soumis à la mondialisation, laquelle rend toute économie individuelle, un défi difficile à relever». Ce redéploiement tous azimut, de notre diplomatie drivée par Lamamra s'est également manifesté à l'occasion de la 142eme session du conseil des ministres de la Ligue arabe, tenu dimanche dernier au Caire, en Egypte, où l'on a passé en revue les questions régionales d'actualité dont la question palestinienne, la situation dans le Monde arabe et la solidarité arabe pour faire face aux défis et dangers encourus avec, à la clé, un ordre du jour qui a retenu, outre la lutte contre le terrorisme, la réforme et le développement de l'action arabe commune, la question palestinienne, les derniers développements survenus en Libye et la situation en Irak et en Syrie. Assurément, c'est avec vigueur que la diplomatie algérienne prend la main.