Le Doyen a raté sa sortie face au Nasria Un match plein de suspense, marqué souvent par de très belles facettes de jeu et surtout combien d'occasions franches manquées de part et d'autre. Avant-hier en fin de journée, deux prestigieux clubs du football algériens, en l'occurrence le NA Hussein Dey et le MC Alger, ont livré au stade du 20-Août 1955 un match derby avancé dans le cadre du déroulement de la troisième journée du championnat professionnel Mobilis de Ligue 1, et qui intervenait quelques semaines après le tragique décès du joueur camerounais Albert Ebossé. Une rencontre qui coïncidait surtout avec la reprise officielle de la compétition, au lendemain d'une tragédie ressentie par tous les Algériens comme une terrible douleur dont n'en avait nullement besoin notre sport-roi national pour cause d'une violence dans nos stades, sans cesse grandissante, et qu'il va falloir désormais combattre à tout prix. C'est donc avec un intérêt très particulier que le derby NAHD-MCA a été suivi par bon nombre de puristes et adeptes du football dans un stade du 20-Août 1955 qui a offert aux nombreux présents, ainsi qu'à des milliers de téléspectateurs, une partie digne du véritable jeu à onze, marquée de bout en bout par un excellent état d'esprit devenu rare dans nos stades. Un match comme on aime voir se jouer tous les week-ends, tant les Nahdistes que les Mouloudéens, nous ont finalement réconciliés avec tout ce qui fait le charme du sport le plus prisé par toute la planète. Un derby confié à un jeune arbitre au cours duquel le beau jeu a eu le dernier mot, tant sur le terrain, qu'au niveau des deux kop adverses. Un match mené d'entrée tambour battant par le Mouloudia d'Alger, dès la cinquième minute de jeu, et concrétisé au tableau d'affichage par un penalty réussi par le néo-attaquant mouloudéen Gourmi. Bonne organisation dans les tribunes Les quelque 3000 fans du Mouloudia qui avaient fait le déplacement à l'ex-stade des Anassers exultent comme un seul homme, mais une fois n'est pas coutume, plus de fumigènes ne feront leur apparition. Le Nasria accuse le coup, tant les camarades de Sid Ahmed Aouedj, l'autre néo-attaquant du MCA, imposent pendant une demi-heure leur jeu, devant des Sang et Or qui laissent passer l'orage, avant de revenir progressivement dans le match. Aït Djoudi reste placide et décide alors de secouer son attaque en incorporant sur le flanc gauche Touahri, au lieu et place du défenseur latéral Belkhiter. De son côté, Charef ne bronche pas, mais commence à grimacer, notamment quand la défense du MCA commence à montrer des signes de faiblesse. Pour cause, Azzi qui a pour habitude d'évoluer dans l'axe de la défense, remplace pour la circonstance l'habituel arrière-droit Hachoud, dont l'absence s'est vraiment faite ressentir, et l'ex-Harrachi se fait de plus en plus débordé par le rentrant Touahri. Dans le même temps, sous la houlette d'un Hocine Metref omniprésent face à son ex-équipe, le milieu de terrain nahdiste prend carrément le jeu à son compte. Et puis survient cette formidable incursion des Sang et Or, menée de fort belle manière sur le côté droit, et qui va obliger le portier international Chaouchi à faire étalage de toute sa classe, en s'interposant avec brio à la 32ème minute, à un tir foudroyant d'un Benyahia très en jambes. Faouzi Chaouchi sera d'ailleurs constamment aux aguets, après la pause, et surtout beaucoup plus sollicité que son vis-à-vis Ghalem. En incorporant après le retour des vestiaires le jeune excellent Madi, le coach du NAHD joue alors son va-tout en attaque, devant un Mouloudia d'Alger subitement moins présent dans le camp nahdiste, tant les vagues des Sang et Or déferlent de tous les côtés. Les Bendebka, Ouhada, transfuge de l'AS Khroub, ainsi que le vieux briscard Ouznadji font mal à l'arrière-garde mouloudéenne, au sein de laquelle les Aksas, Berchiche, Zeghdane devant lesquels évolue en soutien Hendou, sont sur le point de craquer. Match équilibré sans vainqueur Le NAHD joue admirablement le coup en attaque et parvient enfin à remettre les pendules à l'heure de manière spectaculaire, suite à une énième incursion menée sur le côté gauche, ponctuée à la 81e minute, par un tir terrible du pied gauche de Touahri, mal repoussé par Chaouchi et sur lequel l'inévitable Ouznadji pousse le cuir dans la cage du Mouloudia. Nouri Ouznadji qui avait joué de véritable malchance, trois minutes auparavant, en voyant son essai percuter le haut de la barre transversale, alors qu'il s'était présenté face-à-face à Chaouchi. Ce même Chaouchi va d'ailleurs connaître une ultime chaude alerte à la 88e minute, lorsque Metref tergiverse dans le périmètre du Mouloudia, et permet sur la contre-attaque du Doyen, d'offrir à Gourmi une occasion en or que l'ex-Ententiste ratera lamentablement. Un match plein de suspense, et surtout marqué souvent par de très belles facettes de jeu, et surtout combien d'occasions franches manquées de part et d'autre, à l'image des Sylla, Aouedj, Gourmi, côté mouloudéen, et autres Ouznadji, Benyahia, Metref, côté Nahdiste. Du spectacle plein les yeux durant 90 minutes menées sur un rythme endiablé, et où le football a enfin pris le pas sur tout ce qui a malheureusement trop souvent gâché la fête dans nos stades. Un nul heureux pour deux clubs voisins qui ne se sont pas fait de cadeaux sur le terrain, derby oblige, mais qui ont grandement facilité la tâche de l'arbitre directeur, nouvellement désigné pour officier ce type de rencontres qu'on aimerait bien voir se répéter le plus souvent dans la plupart de nos stades. Bravo au NAHD et au MCA qui viennent de la sorte nous rappeler que les véritables vertus du vrai football et surtout le fair-play d'antan n'ont pas disparu de nos aires de jeu.