Ses travaux ont permis la mise au point de la technique de Stimulation cérébrale profonde (SCP) Ce grand chercheur mondialement reconnu regorge d'amour pour son pays d'origine. Son père, Ahmed Benabid, a été pendant la guerre de Libération le médecin du Gpra et compagnon de route du colonel Amirouche. Le prix de la fondation Lasker est revenu cette année au grand professeur neurochirurgien d'origine algérienne, Alim-Louis Benabid. L'éminent spécialiste grenoblois a été distingué par ce prix, l'équivalent américain du prix Nobel qui récompense ses travaux sur la maladie de Parkinson. C'est ce vendredi 19 septembre que cette éminence grise va, en compagnie du neurologue américain, Mahlon Delong, recevoir le prix décerné par la fondation américaine Albert Lasker le 8 septembre à New York. Cette année donc, le prix Lasker a été décerné à Alim-Louis Benabid pour ses travaux qui ont permis la mise au point de la technique de Stimulation cérébrale profonde (SCP) permettant la réduction des troubles moteurs engendrés par la maladie de Parkinson. Le médecin procède en implantant des électrodes permettant la stimulation du noyau profond du cortex cérébral. Contacté à cet effet, le docteur Mouloud Ounnoughene, spécialiste de neurochirurgie et dont un livre a été préfacé par cet éminent scientifique, nous apprend qu'il a eu l'honneur de présenter avec lui, il y a quelques années, une conférence sur lanatomie des noyaux gris de la base et la maladie de Parkinson. «Je peux vous affirmer que c'est une grande sommité scientifique reconnue à l'échelle internationale; la technique qu'il a mise au point, à savoir la neurostimulation cérébrale profonde a permis de sauver des handicaps lourds près d'une centaine de milliers de patients à travers le monde. Cette technique consiste à implanter de fines électrodes liées à un genre de pace maker ou stimulateur qui est implanté sous la peau du patient éveillé. Une fréquence autour de 100 hertz permet de réduire considérablement les symptômes de la maladie de Parkinson» affirme Dr Ounnoughene qui précise par ailleurs, qu'il y a une dizaine de traitements de maladies que cette technique peut également améliorer quand ces dernières échappent au traitement médical chimique comme l'épilepsie, l'algie vasculaire de la face, certaines dépressions et les troubles obsessionnels compulsifs...». Avant d'avoir cette reconnaissance américaine de haut niveau, Alim-Louis Benabid est déjà bardé de prix. En 1993, il reçoit déjà le prix Dehomag pour la robotisation et le prix Electricité et Santé de l'EDF en 1994. Le prix Claus Joachim Zülch de la Gertrud Reemtsma Foundation de Cologne en Allemagne lui sera décerné en 2000 avant de recevoir le Scientific Award 2000 de l'International Neurobionics Foundation à Hanovre, la même année. En 2007, le professeur Benabid obtiendra le James Parkinson Award et le prix Victor Horsley Award avant d'être consacré prix de l'Américan Academy of Neurology's Movement Discorders Research Award en 2008. Cette sommité scientifique mondiale a, par ailleurs, toujours montré une grande disponibilité à oeuvrer pour l'essor scientifique de son pays d'origine, l'Algérie. En 2006, lorsqu'il a rendu visite dans la région natale de son père, à Bordj Zemoura dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj, Alim-Louis Benabid avait déjà exprimé son voeu de mettre ses compétences au service de son pays. D'ailleurs, son intérêt pour les compétences algériennes s'est vérifié lorsque celui-ci signa la préface du livre du neurochirurgien algérien, Mouloud Ounnoughene, consacré à l'influence de la musique sur le comportement humain qu'il qualifie par ailleurs «d'ouvrage d'une étonnante densité tant en musique qu'en neuroscience qui laisse sur leur faim musicologues comme scientifiques à la poursuite de références tant historiques que musicales». En fait, ce grand chercheur mondialement reconnu pour ses travaux regorge d'amour pour son pays d'origine. Il est pétri de patriotisme qu'il tient de son père, ce grand révolutionnaire. Qui ne connaît pas en effet, le Dr Ahmed Benabid qui a été, pendant la guerre de Libération, le médecin du Gpra (Gouvernement provisoire de la République algérienne) et compagnon de route du colonel Amirouche et Mohand Oulhadj.