img src="http://www.lexpressiondz.com/img/article_medium/photos/P140917-06.jpg" alt=""S'il vous plait, restez!"" / Ce jeudi 18 septembre se joue l'avenir d'un Royaume. En se prononçant sur l'indépendance de leur pays, les Ecossais scelleront, en même temps, le sort du Royaume-Uni dont ils ont fait partie jusque-là. Que les Ecossais décident de rester dans l'Union ou qu'ils préfèrent la quitter, les choses ne seront plus les mêmes. En effet, s'ils sortent du Royaume-Uni, ce dernier en pâtira jusqu'à risquer de se voir disloquer peu à peu et Londres craint cette situation plus que tout, car elle y perd sur tous les plans depuis l'économique, au politique, diplomatique et jusqu'à son prestige et sa position dans le monde. Mais si les Ecossais disent «non» à l'indépendance, Londres comprendra alors qu'elle n'était pas loin de la catastrophe, d'une sorte de fin du monde et que celle-ci risque de se produire à tout moment. Alors pour écarter le spectre de la reproduction d'une telle situation, Londres va devoir revoir son comportement et ses relations avec son voisin Edimbourg. C'est dire que ce jeudi est une journée mémorable, aussi bien pour Londres que pour Edimbourg. The Vow Cela signifie que, incontestablement, Londres devrait lâcher encore plus de lest en faveur d'Edimbourg et Londres n'a pas hésité à le faire savoir, d'ores et déjà, par les chefs des trois principaux partis politiques britanniques. En effet, «David Cameron, Ed Milliband (leader du parti travailliste) et Nick Clegg (vice-Premier ministre libéral-démocrate), se sont engagés hier à donner davantage de pouvoirs au Parlement écossais en cas de victoire du «non» jeudi»(lexpress.fr). Ils l'ont fait de la manière la plus spectaculaire qui soit, en publiant, hier, sur les trois-quarts de la une du fameux Daily Record, l'écossais, et en grand titre ce qu'ils appellent The Vow (le serment, l'engagement)» par lequel ils s'engagent, signature à l'appui, à donner à l'avenir plus de pouvoirs au Parlement écossais tout en ajoutant qu'«un vote pour le non permettra un changement plus rapide, plus sûr et meilleur qu'une séparation» (lexpress.fr). Partisans du «oui» défenseurs du «non» à l'indépendance ont mené une longue et difficile campagne de sensibilisation où chacun a essayé d'expliquer, de convaincre, d'inciter même les citoyens écossais à prendre la bonne décision car, pour ainsi dire, la question qui se pose est tellement importante que les gens ne savent plus si la bonne décision consiste à sortir du Royaume-Uni ou au contraire, à y rester. Les intérêt des deux parties (Ecosse et reste du Royaume-Uni) sont tellement mis en jeu et les enjeux si lourds que, pour les uns et les autres, la sortie de l'Ecosse semble difficile, voire peu probable. Les indépendantistes le savent bien Aussi, s'ils appellent de tous leurs voeux à voter en faveur de l'indépendance de l'Ecosse, ils continuent néanmoins, et pas nécessairement en secret, à redouter les effets immédiats d'un tel choix. Les problèmes qui peuvent surgir devant une Ecosse nouvellement indépendante sont de plusieurs ordres: économique, financier, politique, diplomatique... et, en attendant que le «nouvel» Etat se mette sur les rails, Edimbourg passera inévitablement pas une période de flottement où les bâtons dans les roues, promis par le Parlement anglais, ne seraient certainement pas des moindres, c'est ce que certains observateurs entendent par «une longue et compliquée période de négociations s'en suivra entre le gouvernement écossais et le reste du Royaume-Uni» (journalmetro.com). Mais si le «non» l'emporterait, alors on peut être sûr que la politique de Londres vis-à-vis de l'Ecosse changera de plusieurs degrés. Que décideraient donc les Ecossais au moment de glisser les bulletins, ce jeudi, dans l'urne? Et qu'en sortirait donc en ce jour de vérité? Trois situations se présentent. La première serait que les Ecossais opteraient majoritairement pour le «oui». Là, on assisterait à une séparation que les deux parties devraient assumer en tentant de garder un maximum de «repères» communs. Une séparation que Londres, emmitouflée dans ses vieux instincts de colonisateur, n'avait jamais sérieusement envisagée. La seconde c'est qu'ils décideraient majoritairement d'un «non». Ceci signifierait que les Ecossais n'auraient pas été insensibles au «S'il vous plaît, restez [...] Je vous en supplie, ne brisez pas cette famille» lancé lundi dernier par David Cameron depuis Aberdeen, troisième ville de l'Ecosse (radio-canada.ca). Cela voudrait dire aussi que la fête qui serait donnée à Londres, en cette occasion, serait peut-être l'une des plus grandes, des plus sincères et des plus chaudes de toute l'existence du Royaume car Londres aurait compris, cette fois plus que jamais, ce que signifie une «douche anglaise». Et sans jeu de mots! Peur de la contagion La troisième possibilité c'est qu'il y aurait un «non mitigé», non convaincant car prononcé par un pourcentage qui ne donne pas une grande majorité. Dans ce cas, les Britanniques seront en sursis et les indépendantistes reprendront leurs bâtons de pèlerins et commenceront dès vendredi matin, une campagne pour un prochain référendum qui, s'il vient à avoir lieu, parions-le dès à présent, donnera un fort «oui». En attendant, et comme prévu (L'Expression du 10/09/2014), ce référendum de demain a déjà donné des idées aux Catalans d'Espagne qui n'avaient pas manqué d'envahir les rues de Barcelone par centaines de milliers pour appeler, drapeau à la main, à un référendum comme en... Ecosse. La contagion fait peur à certains pays de l'Union européenne qui, pour mettre la pression sur les Ecossais, brandissent bien haut «la menace de rejeter Edimbourg hors de l'Union européenne» (lepoint.fr). Le reste est à venir sans doute.