À quelques jours d'un référendum crucial en Ecosse, les partisans de l'indépendance de cette enclave du Royaume-Uni sont, pour la première fois, en tête dans le sondage YouGov/Sunday Times, publié hier. Selon cette source, le oui remporte 47% (+5 points) d'opinions favorables contre 45% (-3) pour les partisans du maintien de l'Ecosse au sein du Royaume-Uni, 6% restant encore indécis et 1% annonçant ne pas vouloir voter. Bien que l'écart de deux points s'inscrit dans la marge d'erreur reconnue par le sondage, les résultats accroissent d'une manière spectaculaire le suspense avant le référendum du 18 septembre, donnant des chances sérieuses au Parti national du Premier ministre écossais, Alex Salmond. Les unionistes de « Better Together », partisans d'un maintien de l'Ecosse au sein du Royaume-Uni, ont été largement en tête des sondages pendant des mois, mais l'écart avec les indépendantistes s'est considérablement réduit dans les récents sondages. Les unionistes estiment préjudiciable la sortie de l'Ecosse du giron britannique. « L'Ecosse est confrontée à un choix très important. Si les gens pensaient pouvoir rester à la maison et ne pas avoir besoin d'aller voter « non » pour éviter la séparation, ils ne peuvent plus le penser aujourd'hui », a déclaré sur la BBC le ministre conservateur des Finances George Osborne. « Nous n'allons pas partager la livre avec une Ecosse séparée du reste du Royaume-Uni », a-t-il ensuite menacé. Voulant convaincre les électeurs écossais de voter contre l'indépendance, ce responsable a promis un plan de transfert de pouvoir au Parlement local. « Vous allez voir dans les prochains jours un plan d'action pour donner plus de pouvoirs à l'Ecosse. Plus de pouvoirs fiscaux, plus de pouvoirs sur les dépenses (publiques), davantage de propositions pour des pouvoirs portant sur le système de protection sociale », a fait valoir le ministre britannique. L'ancien ministre des Finances, Alistair Darling, directeur de la campagne « Better Together », a également reconnu que ce dernier sondage annonçait un référendum « très serré ». L'avance du camp indépendantiste met aussi une pression accrue sur le Premier ministre, David Cameron, qui a répété la semaine dernière ne pas vouloir démissionner en cas de victoire du « oui » dans ce référendum qui intéresse tout un chacun dans le Royaume-Uni. Selon le Sunday Times, la reine Elizabeth II « s'intéressait de très près » au référendum et avait demandé qu'on la tienne au courant quotidiennement.