La question sahraouie sera sans aucun doute évoquée. Le président du gouvernement espagnol José-Luis Rodriguez Zapatero visitera mercredi prochain Alger, à l'occasion d'une visite-éclair, au lendemain d'une autre visite qui le conduira aux Pays-Bas. Le chef de l'Exécutif espagnol rencontrera un groupe d'entrepreneurs espagnols et algériens en début de matinée avant de s'entretenir avec le président Bouteflika. Il regagnera Madrid en début d'après-midi. Annoncé hier par le porte-parole de la présidence d'Espagne, les quelques heures que passera Zapatero en Algérie seront placées sous le signe de la coopération politique et économique entre les deux pays. C'est du moins la version officielle que l'on donne, appuyée d'ailleurs par un programme de rencontres qui pourrait signifier l'intention de Madrid d'approfondir les rapports commerciaux et économiques avec Alger. D'autant qu'on annonce le retour prochain de la compagnie aérienne Iberia. Seulement, le caractère quelque peu précipité du déplacement de Zapatero en Algérie, dont c'est la première visite depuis son arrivée au pouvoir, amène à se poser quelques questions sur le devenir des relations algéro-espagnoles au regard de l'arrivée des socialistes au pouvoir à Madrid, sachant la position conciliante qu'ils développent en direction du Maroc sur le dossier du Sahara occidental. Faut-il rappeler, à ce propos, que le premier pays visité par le président du gouvernement espagnol au lendemain de son investiture a été le Maroc. Aussi, la question sahraouie sera, sans aucun doute, évoquée lors des entretiens qu'il aura avec le président de la République. Un dossier revenu à la case départ après la démission de James Baker et l'intense activité diplomatique du roi Mohammed VI qui vient de d'effectuer une visite aux Etats-Unis. Les Américains, qui étaient intraitables sur la question, recommandent, au même titre que la France et récemment l'Espagne, un dialogue algéro-marocain sur le dossier sahraoui. Il semble que Zapatero s'est joint à ses alliés occidentaux et tente, lui aussi, de trouver la solution au problème, en dehors de la légalité internationale. L'Algérie, qui n'a eu de cesse de se conformer aux résolutions de l'ONU, est donc invitée à arrondir les angles pour permettre à l'allié traditionnel de l'Occident au Maghreb d'imposer une issue illégal au conflit qui l'oppose à la Rasd. Cela dit, au-delà de cet aspect diplomatique de la visite du n°1 espagnol en Algérie, il y a lieu de souligner l'excellence des relations politiques et économiques entre les deux pays, notamment après la visite d'Etat qu'a effectué le président de la République à Madrid. On en a pour preuve la relance du projet d'un deuxième gazoduc entre l'Algérie et l'Espagne et l'intérêt particulier que suscite le marché algérien auprès des entreprises espagnoles. L'autre sujet qui préoccupe au plus haut point les Espagnols n'est autre que l'aspect sécuritaire. Frappé de plein fouet par un attentat terroriste qui a fait près de 200 morts, l'Espagne a rejoint le groupe de pays qui sont en première ligne de la lutte antiterroriste. Une coopération avec Alger, dans le domaine de la sécurité est, en effet, l'une des priorités de Madrid.