Des logements finis qui n'attendent que leurs propriétaires Des assises nationales sur l'industrialisation du logement sont prévues le 30 septembre à Alger avec la participation de partenaires et d'experts étrangers. Repérée, déterrée, la bombe du logement en Algérie est sur le point d'être désamorcée, mais pas encore. Le gouvernement a consenti des efforts colossaux et déboursé des sommes d'argent astronomiques pour venir à bout de l'un des plus cruciaux problèmes: le logement. Intervenant sur cette question lors de la tripartite de jeudi dernier, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a affirmé que 265.000 logements sont fin prêts et seront distribués incessamment de même que pas moins de 1,9 million sont actuellement en cours de réalisation. En parallèle, l'actuel plan quinquennal qui s'achève cette année a vu la réception de 1050 million de logements, selon M. Sellal. Le même satisfecit a été exprimé par le ministre de l'Habitat, de l'urbanisme et de la Ville, Abdemadjid Tebboune pour qui les engagements pris par le gouvernement en 2012 pour la résorption de la crise du logement ont été respectés. «Les engagements pris en 2012 relatifs au lancement de près de 2.226.000 logements (tous segments confondus) ont été respectés», a-t-il déclaré, la semaine dernière dans un entretien accordé à l'agence officielle APS. Le ministre a souligné que «tous les projets inscrits dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014 seront effectivement lancés au plus tard dans les deux prochains mois», estimant atteindre un taux de 85% des réalisations de projets d'ici à la fin de l'année en cours. Evoquant le programme de logement de location-vente Aadl III, le ministre a promis son lancement dans le cadre de la mise en oeuvre du prochain plan quinquennal (2015-2019). Le lancement d'un nouveau programme Aadl était envisagé après l'achèvement de l'assainissement des dossiers déposés en 2013 dans le cadre des inscriptions par le biais du Web, a-t-il précisé. Soulignant que près de 450 000 demandes sont probablement acceptées, M. Tebboune a relevé que pour faire face à cette demande, le secteur a demandé l'inscription de 400 000 logements Aadl supplémentaires dans le prochain plan quinquennal. Des chiffres éloquents, voire même parfois, triomphalistes. Car sur le terrain, la question du logement demeure toujours une véritable bombe sociale. Un million de logements réalisés entre 2004 et 2009, plus d'un million pour le quinquennal 2010-2014, et plus encore pour le prochain quinquennal, et cela ne suffit pas! La demande dépasse toujours l'offre. L'accès au logement relève du parcours du combattant. Le rythme des réalisations est long, la qualité est souvent médiocre. Certes, le foncier fait terriblement défaut, notamment au niveau de la capitale, il y a un déficit d'entreprises nationales qui, selon la version des pouvoirs publics, sont incapables de construire convenablement et le problème de distribution lié à l'absence d'un fichier du logement probant... Mais est-ce suffisant comme arguments? La réponse est non. A voir aujourd'hui l'incroyable flambée de l'immobilier, on se pose des questions: pourquoi la pression ne baisse-t-elle pas sur le logement? Pourquoi le marché de l'immobilier en Algérie est l'un des plus chers au monde comparativement au niveau de vie des Algériens? Pourquoi cette impuissance des pouvoirs publics à y faire face? Il doit certainement y avoir une faille. Cette dernière doit se situer aussi bien dans la gestion du patrimoine immobilier, que dans les méthodes de distribution où manque la transparence. C'est à ce niveau qu'il convient d'apporter les correctifs nécessaires sans compter la modernisation des entreprises réalisatrices. Sur ce dernier, les pouvoirs publics semblent frémir. La modernisation des entreprises de réalisation et l'encouragement du recours aux procédés du logement industriel figurent parmi les priorités du secteur de l'habitat. Pour ce faire, des Assises nationales sur l'industrialisation du logement sont prévues le 30 septembre à Alger avec la participation de partenaires et d'experts étrangers. Cette rencontre nationale à laquelle seront associés des partenaires et experts étrangers vise «à réhabiliter le recours aux procédés du logement industriel que les grandes entreprises nationales de réalisation (DNC, Sonatiba...) maîtrisaient déjà dans les années 1970», a-t-il déclaré.