L'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa) a appelé, hier à Alger, à la poursuite de l'effort en matière de lutte contre la pollution de la côte et la sauvegarde de la ressource halieutique ainsi que la pérennisation de l'emploi. «La poursuite de la lutte contre la pollution de la côte et la sauvegarde de la ressource ainsi que la pérennisation de l'emploi sont parmi les propositions adressées par l'Union au ministère», a déclaré le président de cette organisation, Salah Souilah lors d'une conférence de presse. Détaillant les propositions de l'Ugcaa, le président du comité national des marins-pêcheurs affilié à l'Union, Hocine Bellout a mis l'accent sur la nécessité de renouveler la flottille de pêche dont certaines embarcations datent d'avant l'indépendance ainsi que sur la sensibilisation et la formation des pêcheurs. Selon ces deux responsables, les plans de relance du secteur de la pêche «ne vont pas bénéficier aux professionnels mais plutôt aux gens étrangers au métier», regrettant que l'Ugcaa ne soit pas associée à l'élaboration de la stratégie du secteur et encore moins à des projets de loi. Le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Sid Ahmed Ferroukhi, avait annoncé mardi à Oran que le projet de loi portant sur la pêche et l'aquaculture, adopté dernièrement en Conseil des ministres, sera soumis au Parlement dans les prochaines semaines. Présidant une rencontre de wilaya sur le plan d'action de la pêche et de l'aquaculture «Aquapêche 2020», le ministre avait souligné que ce projet comporte des amendements visant à améliorer la situation du secteur et renforcer la pêche artisanale et de corail et autres points concernant l'aménagement des pêcheries. Par ailleurs, le Dr Nassira Fellouh, chef de service de la Santé et de l'environnement à l'APC d'Alger-Centre, a estimé que «l'état du secteur de la pêche en Algérie reflète le mauvais état de santé de nos côtes». Elle a alors insisté sur la mobilisation et l'éducation des citoyens afin de préserver les côtes contre la pollution car, a-t-elle dit, toutes sortes de rejets sont déversées en mer conduisant à la raréfaction du poisson. Selon M.Bellout, l'Algérie parvient à pêcher 70.000 tonnes de poissons contre des importions allant jusqu'à 400.000 tonnes. «Les 56.000 professionnels du secteur risquent de se retrouver sans emploi et ne plus pouvoir exercer leur métier à cause de la rareté du poisson sur les côtes algériennes à cause de la pollution en Méditerranée», a-t-il averti.