Réalité - Le secteur de la pêche est dans une situation lamentable, en raison d'une multitude de problèmes de toutes sortes. Hocine Bellout, président du Comité national des marins pêcheurs, affilié à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), ne cache pas cette réalité regrettable dans un pays de plus de 1200 kilomètres de côte. Il a adressé un énième appel pour le sauvetage de ce secteur. «Je m'adresse au président de la République et au Premier ministre pour intervenir dans les plus brefs délais. Nous demandons le transfert de la gestion des ports de pêche au ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques, au lieu du ministère des Transports», a-t-il déclaré, hier, devant les journalistes au siège social de l'UGCAA. Si les pouvoirs publics ne prennent pas la décision de satisfaire cette revendication déjà faite à plusieurs reprises, elle sera exposée sur la place publique à travers une grève générale. «Je ferai descendre dans la rue les 52 000 marins pêcheurs et nous ferons une grève générale illimitée. Nous ferons aboutir nos revendications à travers d'autres mesures légales et dans le cadre de la loi», a affirmé Bellout, tout en se disant optimiste quant à la réponse des pouvoirs publics concernant cette question. «Nous ne sommes pas des perturbateurs et nous attendons la fin des prochaines échéances électorales pour agir», a-t-il aussi indiqué. Ainsi, aux yeux de Bellout et de sa corporation, mise à rude épreuve depuis plusieurs années, les problèmes qui rongent le secteur de la pêche découlent dans leur majorité du fait que les ports de pêche sont gérés par le ministère des Transports. «C'est une question de compétence et de capacités professionnelles. Le ministère des Transports ne peut pas gérer un secteur sans avoir la moindre idée du fonctionnement d'un port de pêche», explique-t-il, avant de préciser que les ports de pêche doivent être gérés «par des professionnels». Actuellement, ces ports, qui sont gérés par l'Entreprise générale des ports de pêche (EGPP), n'assurent aucune condition pour le bon exercice du métier de marin pêcheur. Selon le conférencier, il y a des problèmes d'ordre sanitaire, de sécurité et de contrôle au niveau des ports de pêche. «Il y a eu même des vols qui nous ont été signalés», a-t-il dit. «Le directeur de la pêche du port de Ghazaouet (Tlemcen) ne vient que deux fois par semaine à son bureau. De même que celui de Skikda, qui donne des instructions pour ne pas recevoir les marins pêcheurs, on doit faire un parcours du combattant pour le voir», a ajouté M. Bellout. Ce dernier s'interroge sur la véritable mission des EGPP dans les ports. Abordant la question relative au prix élevés du poisson, notamment la sardine, il a été clair : «Cela est dû à la faiblesse de la production, résultat de la pollution, du non-respect de la réglementation liée au repos biologique des espèces, à l'utilisation de la dynamite et des filets de pêche interdits,etc.»