Le mouvement citoyen qui traverse une zone de turbulences n'a pas fini de manger son pain noir. Des délégués, d'une autre stature que les concepteurs d'émeutes, se démarquent de la gestion de la Cadc et avisent de prochaines actions. La Cadc de Tizi Ouzou connaît des dissensions certaines. Des délégués, et non des moindres, ont décidé d'enfourcher l'idée de contestation des méthodes de gestion adoptées jusque-là. MM.Chabane Aït El Hadj, délégué de la commune de Yatafen, dans la daïra de Beni-Yenni et Amrouche Mohand-Saïd se sont rapprochés du bureau de Tizi Ouzou pour, «se démarquer de l'actuelle Cadc». Il semble que la dernière goutte qui a fait déborder le vase, a été sans doute aucun le communiqué rejetant l'invitation du Chef du gouvernement à la rencontre du 14 novembre, et ce, sans aucune consultation de la base. Pour M. Aït El Hadj, «il n'y a pas lieu, surtout ceux qui n'ont pas consulté leur base, de se positionner. Il faut savoir et se rendre à l'évidence que la seule et unique raison d'être du mouvement est l'aboutissement de la plate-forme d'El-Kseur.» Et d'ajouter: «Ceux qui veulent atteindre ou se fixer d'au- tres objectifs n'ont qu'à le faire ailleurs.» Puis, le délégué de Yattafen de préciser: «Pour ce qui nous concerne pour prendre une position incontestable et incontestée et être honnêtes le retour à la base est obligatoire. Ce que nous préconisons, c'est de rendre la parole à la majorité silencieuse. Il n'est pas question de continuer à subir le fait accompli, ni à gérer des situations qui ne relèvent nullement de nos prérogatives.» Pour M.Amrouche Mohand- Saïd, délégué de Bouzeguène, qui affirme que plusieurs communes, délégués et même coordinations se démarquent du fonctionnement de la Cadc, «au départ, je suis venu au mouvement, car on m'a appelé. Cependant, force est de constater que je ne partage aucunement l'avis de ceux qui ont la culture de l'émeute». M.Amrouche, qui en a gros sur le coeur, affirme qu'il n'est pas seul. «Avec la frange contestataire, nous pouvons citer outre les communes de la daïra de Bouzeguène, les 4 communes de la confédération de Larbaâ Nath Irathen, Aït Aggouacha, Irdjen, Aït Oumalou et Larbaâ Nath Irathen, la commune d'Aït Aïssi, Yattafen et Illilten et ce, dans un premier mouvement...» Et le délégué de Bouzeguène, l'un des leaders de la contestation de la ligne prise actuellement par la Cadc de continuer: «Le mouvement est l'otage de clans partisans et aussi de l'UGTA qui bloquent tout afin d'influer sur les échéances électorales. Ils veulent, en somme, faire passer le mouvement comme inapte au dialogue.» M.Amrouche revient longuement sur le dernier conclave de Mekla, où «on a fait plus dans l'insulte, la menace et l'anathème...», avant de déclarer: «Des listes de personnes à abattre physiquement sont dressées par les jusqu'au-boutistes de la Cadc, au motif qu'ils seraient contre le mouvement. Personnellement, j'ai été menacé, j'ai même fait l'objet d'un faux barrage du côté de Naciria, en revenant la nuit d'Alger. Cela ne m'a pas empêché de continuer mon combat...». Ce qui est plus important pour lui, c'est de noter que «le communiqué rejetant l'invitation du Chef du gouvernement a été rédigé sans que la base soit consultée». Pour les deux délégués qui annoncent que d'autres ne tarderont pas à les rejoindre: «Il n'est pas question de négocier quoi que ce soit. Ce dont il est question, c'est de défendre la plate-forme d'El-Kseur, pas autre chose!» Et de conclure: «Pris individuellement, les délégués de la Cadc sont d'accord avec nos thèses, mais dès qu'ils sont à l'intérieur.» Enfin, M.Amrouche qui annonce une conférence-débat, demain, à Bouzeguène, prévoit la tenue d'un conclave devant aboutir à la mise sur pied d'une coordination authentique: «Une Cadc qui travaille dans le sens de la plate-forme d'El-Kseur et pour les ctioyens...»