Les détenus ont été approchés par des émissaires. Aït Mahmoud, dans les Ath-Douala, a accueilli ce week-end, le 24e congrès de la Cadc. Au menu des travaux des quelque 40 délégations présentes, le bilan moral et financier de la présidence tournante sortante, l'examen des actions et des perspectives et la réactivation des commissions juridique et solidarité. Comme ont été également abordés les problèmes de dysfonctionnement de la Cadc. Problèmes liés, selon des délégués, à la situation née des derniers écueils connus par le mouvement: arrestations des délégués, répression musclée, recherche des délégués et chape de terreur voulue, comme pour paralyser l'action de la Cadc, par les forces de sécurité. Des débats passionnés ont ensuite occupé le reste de la plénière. Plusieurs interventions ont été recensées, des interventions qui en disent long et sur la pérennité du mouvement et sur la détermination des délégués. Ainsi, étaient nombreux les délégués qui ont formulé des propositions, allant de la fermeture des daïras jusqu'à la libération des détenus et à la levée des sanctions prises contre les élus, à une action nationale à Alger pour le 5 juillet en passant par le cas des factures d'électricité: un délégué ayant fait part de coupures d'énergie dans les communes non structurées ou déstructurées, telle la commune de Draa El-Mizan, à la suite du non-paiement des factures Sonelgaz comme recommandé par la Cadc. D'autres ont défendu l'idée de l'installation d'une commission de réflexion avec pour objectif: un prolongement politique du mouvement citoyen. Ils ont argumenté le fait en disant qu'après le 30 mai, il est temps d'entrer dans une nouvelle phase de lutte. Dans cet ordre d'idées, le délégué de Maâtkas dira: «A un moment donné, la Cadc activait, selon une dynamique mécanique. Aujourd'hui, on doit entrer dans une phase politique, car tout le monde attend quelque chose de nous...» Un délégué des Ath-Zmenzer a porté à la connaissance de la plénière que «les détenus ont été approchés par des émissaires, dans le but d'accepter l'idée de dialogue...» Après débats, la plénière a arrêté plusieurs actions: sit-in hebdomadaires, chaque dimanche, devant le tribunal de Tizi Ouzou, meetings locaux au niveau des communes et des daïras, le 4 juillet; recueillement sur les tombes des martyrs de la Révolution et du printemps noir, le 5 juillet suivi d'un meeting populaire au chef-lieu de wilaya et recueillement sur la tombe de Matoub Lounès le 24 juin. La Cadc recommande, par ailleurs, le renforcement de la commission solidarité, la jonction avec les parties s'inscrivant dans la démarche et la mise en place de la commission de réflexion sur les perspectives à donner au mouvement.