Un simple retour en arrière laisse penser qu'il s'agirait d'un groupe du Gspc dirigé par le sinistre Limam Abdelmalek. Dans la nuit de mardi à mercredi, aux alentours d'une heure du matin, deux gendarmes en civil, à bord d'une voiture de type Renault 18, sont tombés sur un faux barrage dressé à la sortie sud de la localité d'Ahnif à une quarantaine de kilomètres au sud-est du chef-lieu de wilaya. Le groupe terrorist,e dont le nombre reste indéfini, semble être composé d'éléments natifs de la région puisqu'ils ont reconnu les deux gendarmes sur qui ils ont tiré avant de les égorger. Un simple retour en arrière laisse penser qu'il s'agrait d'un groupe Gspc dirigé par le sinistre Limam Abdelmalek. Ce groupe, en action depuis la mort des deux chefs emblématiques, Hacène Tayeb et Tewfik sous la direction de Limam avait continué à se manifester de temps à autre par des actions sporadiques et discontinues. La dernière en date reste l'assassinat du jeune Souilah du côté de Saharidj dans la daïra de M'Chedallah. Le triangle situé entre le versant est du Djurdjura, la forêt de Thamalahth et le versant nord des Babors est selon une source sécuritaire le territoire de cette phalange qui regroupe une trentaine de terroristes. Bénéficiant de l'avantage de la mobilité, le groupe continue de fuir les opérations militaires qui ont dans un passé récent abouti à la destruction de plusieurs casemates dans la partie sud de ce triangle de la mort. L'intervention des forces de l'ordre à 3 heures du matin, pour récupérer les corps et le déclenchement d'une opération de chasse ont continué jusqu'à hier, mais les terroristes qui se sont évaporés dans la nature en petits groupes épars rendent la filature difficile. N'est-il pas temps de restituer leurs armes aux citoyens de cette région qui revendiquent cette restitution depuis des mois et ont même recouru à des actions de rue (sit-in, marche). Il y a lieu de signaler enfin que seule cette région dans la wilaya de Bouira continue à subir le diktat des terroristes qui rackettent les passagers de la RN 5, à l'instar des au-tres routes de haute et petite Kabylie. Tout le monde a en mémoire le dernier attentat perpétré par le sinistre Sahraoui Nabil contre une patrouille militaire à Toudja. La situation qui prévaut dans cette vaste région de l'Algérie suscite des interrogations. Même si certains établissent un rapprochement direct avec la période d'instabilité qu'a engendrée la protesta du Printemps noir qui a, certes, considérablement gêné l'action de la gendarmerie dans les localités de M'Chedallah et de Bechloul, dans la wilaya de Bouira, en exigeant dans la plate-forme d'El Kseur le départ de cette institution républicaine, pour d'autres, la continuité du terrorisme en Kabylie a d'autres circonstances inavouées. Comme arguments les défenseurs de cette opinion citent le lien étroit avéré entre la filière du sable et les terroristes, les réseaux maffieux du grand banditisme et les groupes du Gspc qui ont concocté les attaques contre les transporteurs de fonds et les attaques des banques, la dernière en mémoire étant celle d'Azazga. Dans cette analyse par déduction, certains établissent un rapprochement entre le hold-up et l'assassinat du chef de Sûreté de cette daïra. Pour revenir à l'événement de mardi à mercredi, la wilaya de Bouira, qui a connu une longue phase de répit, n'échappe pas à cette concentration des actions terroristes dans sa partie berbérophone. Si Lakhdaria, au nord, a connu des années de feu et de sang avant l'avènement de la concorde civile, l'ensemble des régions est, les daïras de Haïzer, Bechloul et M'Chedallah, ont continué jusqu'à avant-hier à enregistrer des actions certes moins importantes qu'il y 4 ou 5 ans. La phalange d'El Houda qui a fusionné avec El Ghouraya bénéficie d'un relief montagneux et forestier avantageux. La lutte étant compliquée par la non-implication des citoyens de ces régions qui n'aiment pas beaucoup «le pouvoir».