La facture des importations de médicaments a explosé Les projets de l'insuline et d'oncologie réalisés récemment vont diminuer sensiblement la facture du médicament. Lexplosion de la facture de l'importation de médicaments qui a atteint 1,6 milliard de dollars rien que durant les huit premiers mois de 2014, l'annonce par le ministre de la Santé de 62 projets en cours de réalisation et la volonté exprimée par le ministre de l'Industrie pour réactiver les grands groupes industriels, interpellent sur l'état de la fabrication du médicament en Algérie. Au fait, qu'est devenu le fleuron de l'industrie pharmaceutique, le groupe Saidal? Est-il écrasé par les lenteurs bureaucratiques qui grèvent l'investissement dans le pays, est-il bloqué dans son ascension par des injonctions venant «d'en haut» comme se plaignent nombre de P-DG des entreprises publiques? «Entendons-nous bien, je n'ai jamais reçu d'injonction d'ailleurs», rectifie le président-directeur général du groupe Saidal, Boumediene Derkaoui. Il note cependant que «notre mission d'acteur public nous positionne au premier rang des développements à venir dans ce secteur en plein essor, car notre vocation est d'accompagner la politique de santé publique dans le développement de la filière et demeurer à l'écoute du citoyen». Une tâche très difficile dans un environnement marqué par de profondes transformations. Comment dynamiser alors un secteur hautement stratégique dans la politique de développement? Le médicament n'est pas un luxe, mais la santé a un coût. Les besoins nationaux sont énormes, ils avoisinent les 3.5 milliards de dollars. Sur le circuit sans pitié de l'industrie pharmaceutique, le groupe Saidal est une gosse cylindrée en rodage. Depuis ces dernières années, le groupe a amorcé une phase de restructuration profonde, une démarche adoptée par M.Derkaoui, un vieux routier dans la gestion et témoin privilégié des principaux soubresauts économiques et politiques du pays depuis 1988. Dans cet océan de l'industrie pharmaceutique minée par de puissants lobbys, il a comme viatique ses ressources humaines. Il s'agit en fait de redonner du jus, du punch, un nouveau sang au groupe. En d'autres termes, laisser l'éclosion des jeunes compétences. C'est ainsi que le directeur marketing, Naili Saâd-Eddine Yahia refuse de s'avouer vaincu face aux mastodontes pharmaceutiques autrement plus nantis et plus «libres» dans des actions de «séduction» envers les clients. «Nous avons une part de marché, nous la garderons et nous allons conforter notre position de leader par l'extension de notre gamme», se défend-il. «Notre point fort c'est la gamme de produits très large, nous sommes les seuls en Algérie à l'avoir». Face à 220 laboratoire activant en Algérie, prêts à en découdre, la jeune équipe du groupe Saidal est en ordre de bataille. Le groupe est engagé dans un ambitieux programme de partenariat qui d'ailleurs, constitue un axe stratégique en prise avec ses besoins, mais aussi avec les réalités des marchés. Un travail que mène Menouer Yasmine, responsable du partenariat. Les associations nouées par le groupe recouvrent différentes formules: partenariat industriel et commercial, cession de licence et création de sociétés conjointes. Les plus importants de ces projets sont ceux de l'insuline et d'oncologie réalisés récemment. Pour le directeur du développement industriel, M.Tounsi, son groupe est en phase de réalisation de 10 nouvelles unités dont principalement le siège du CRD ainsi que le centre de bioéquivalence. A propos du CRD justement, le coeur battant du groupe que drive M.Djillani, celui-ci opère une profonde mutation. Il connaît à présent des redéploiements. A ces derniers s'ajoute une baisse de l'effectif due essentiellement, selon le directeur des ressources humaines, M.Nedjari «à des départs à la retraite». Aussi, l'effectif est passé de 4600 à 3625 employés, soit une baisse de 20%. Serein, Hamouche Mohamed, chapeaute la direction des opérations. Il s'occupe et cherche comment unifier les meilleures pratiques. «Notre but est d'harmoniser les meilleures pratiques et d'imprimer à toutes les unités et structures l'identité du groupe», explique-t-il. Si le groupe est financièrement en bonne santé, il traverse cependant une période exceptionnelle de son histoire tant les défis sont grands. C'est pour mettre en synergie les actions du groupe, les rendre plus visibles, «agressives». Un grand chantier qui attend Benseddik Ilham, la directrice de communication, pleine d'entrain et de vivacité.