La facture des médicaments demeure très importante en Algérie. Elle a enregistré au premier semestre 2012, une hausse de 32, 6% selon les estimations du Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis) des Douanes. Devant ce seuil alarmant, le fleuron de la production pharmaceutique nationale Saidal, déploie un ambitieux plan de développement. Ce dernier prévoit la couverture des besoins du marché. Il vise également à porter la part de marché de Saidal de 7% en valeur à 25% et améliorer sa position sur le marché national et s'ouvrir à l'international. Il obéit à une stratégie globale qui a vu le gouvernement algérien consacrer l'année écoulée un investissement de 17 milliards de DA ce groupe pharmaceutique public, dans l'objectif de doubler sa production dans les cinq prochaines années. Le but étant de diminuer progressivement les importations pour arriver, en 2014, à une production nationale couvrant 70% des besoins, contre seulement 37% actuellement. M.Derkaoui, P-DG de Saidal, donne un aperçu sur le schéma qui répartit les acteurs du médicament: «A l'époque du monopole de l'Etat sur le commerce extérieur, la PCA était la seule entreprise qui était autorisée à importer du médicament. Mais aujourd'hui, le marché a connu une nette évolution, regroupant 60 importateurs, une cinquantaine d'usines privées et 9 unités de production relevant du groupe public Saidal», rappelle-t-il. Pour consolider la présence du groupe dans ce marché inondé par les produits d'importation, M.Derkaoui assure que la priorité du groupe est l'élargissement de sa gamme de produits à d'autres formes médicamenteuses et une ouverture à l'encologie et à la biotechnologie. Aussi, M.Derkaoui appelle-t-il les opérateurs du secteur à produire les médicaments essentiels selon les besoins de la population et dont le pays souffre d'un déficit de production. Afin de mener à bien son ambitieux pari, Saidal prévoit la création de sept nouvelles usines dont trois spécialisées dans la production de «génériques» à Constantine, Tipasa (Cherchell) et à Alger (El Harrach). Ce plan porte également sur la modernisation des sites actuels de production, la création d'un centre de recherche et développement dans la nouvelle ville de Sidi Abdellah et un laboratoire de bioéquivalence à Hussein Dey (Alger) afin de définir les caractéristiques de tous les produits que fabrique Saidal. Dans son ambitieux programme, le groupe pharmaceutique national projette également de réaliser une unité de production d'anticancéreux en partenariat avec une société koweitienne pour répondre à la forte demande sur ce type de traitements et en réduire les importations. Une usine de production d'insuline en partenariat avec le danois Novo Nordisk est aussi prévue pour élargir la production d'insuline du groupe Saidal afin de répondre à une demande locale croissante, évaluée actuellement à cinq millions de flacons. L'usine de Constantine produit actuellement 1,3 million de flacons d'insuline humaine, soit 3% des besoins de la population, l'objectif attendu étant la couverture totale du marché national et la possibilité d'exportation, selon M.Derkaoui. Le groupe Saidal, qui emploie 4100 salariés, ambitionne de porter son chiffre d'affaires de 12 milliards de DA à plus de 40 milliards de DA à moyen terme. Le groupe Saidal compte trois filiales de production à Alger: Biotic (El Harrach), Somédial (Oued Smar), Pharmal (Dar El Beida) et antibiotical à Médéa, ainsi que 9 usines de production d'une capacité totale de 200 millions d'unités-ventes.