La situation des droits de l'Homme au Sahara occidental a atteint un tel degré de détérioration que le secrétaire général de l'organisation onusienne a jugé utile de sortir de son silence et d'exprimer son inquiétude sur cet état des lieux. M. Ban Ki-moon s'est dit «préoccupé par la tension croissante» entre le Maroc et le Front Polisario du fait de la détention de plusieurs groupes de militants sahraouis des droits de l'Homme par les autorités marocaines, a indiqué hier un communiqué de l'ONU. M. Ban Ki-moon, lit-on dans le communiqué de l'instance onusienne, «est préoccupé par la tension croissante entre les parties aux négociations sur l'avenir du Sahara occidental, laquelle s'est accrue du fait de la détention récente de plusieurs groupes d'activistes sahraouis et de la situation d'Aminatou Haidar», la militante des droits de l'homme sahraouie. M Ban Ki-moon a appelé le Front Polisario et le Maroc «à continuer de coopérer avec son émissaire personnel, Christopher Ross, pour tenter de programmer une nouvelle série de pourparlers et à chercher à progresser ensemble vers une solution politique mutuellement acceptable». Aminatou Haidar observe, depuis lundi dernier, une grève de la faim pour protester contre son expulsion du Sahara occidental vers l'Espagne après que ses documents eurent été confisqués par les autorités marocaines. Elle avait été arrêtée par les autorités marocaines à son retour au Sahara occidental occupé après avoir reçu, le 12 octobre dernier à New York, le «Civil Courage Prize» qui lui a été attribué par la Train Fondation pour son engagement dans la défense des droits de l'Homme. Le 8 octobre dernier, sept militants sahraouis, dont une femme, de retour d'une visite à leurs familles dans les camps de réfugiés sahraouis, ont été arrêtés à leur descente d'avion à l'aéroport de Casablanca. Le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique. Il est considéré comme territoire non autonome par l'ONU depuis 1966. Le Maroc et le Front Polisario ont engagé en juin 2007 des négociations directes, sous l'égide de l'ONU, dont quatre rounds ont eu lieu depuis à Manhasset, près de New York, et une réunion informelle à Vienne, sans aboutir à une avancée réelle. Le but de ces négociations, défini par le Conseil de sécurité, est de parvenir à une solution politique au conflit sur le Sahara occidental qui respecte le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui. G. H.