En attendant des jours meilleurs, les citoyens s'alimentent à partir des multiples sources sur le flanc du Djurdjura. Les robinets quand ils coulent déversent une eau ocre et amère. Le phénomène date de l'ère où Bouira a commencé à être alimentée depuis le barrage de Tilesdit dans la commune de Bechloul. A l'époque, les responsables avaient réconforté tout le monde en précisant que le phénomène était temporaire. Depuis, rien n'a évolué puisque le liquide vital reste inconsommable. En plus de ce désagrément, un autre problème est constaté un peu partout à travers la wilaya. Certaines parties de Bouira, à l'instar de la région sud-est, se plaignent de la rareté du produit en été et de son rationnement le reste des saisons. Plus au sud, dans les circonscriptions de Sour El Ghozlane et de Bordj Okhriss l'eau est un produit rare. L'été dernier des quartiers entiers recevaient le «sésame» une fois par semaine. Dans cette série de désagréments, les citoyens signalent des fuites qui s'éternisent. La raison qui demeure, la vétusté des réseaux, ne suffit point, surtout que des quantités énormes vont dans les avaloirs quand d'autres n'ont pas une goutte au robinet. Ces déperditions qui restent un manque à gagner certain, sont la raison des coupures redondantes. Récemment, mercredi dernier plus précisément, le service d'hémodialyse de l'hôpital Mohamed-Boudiaf s'est trouvé contraint de faire appel à la Protection civile et la commune pour s'alimenter en eau, en raison d'une coupure qui a duré toute la journée. Du côté de la direction en charge de la gestion, les efforts ne sont pas ménagés mais il est difficile de parer à toutes les demandes. Les incidents sur les conduites sont quelquefois dues à des interventions de tierces personnes qui creusent pour divers besoins et cassent les conduites. Dans quelques quartiers, la faute incombe aux propriétaires de bâtisses en réalisation, qui reçoivent des camions de gros tonnage lesquels défoncent la voie et par conséquent cassent les conduites, nous affirmera un responsable de l'ADE. A une question relative au manque, notre interlocuteur précisera que la ville de Bouira s'est agrandie et qu'il est temps d'augmenter le débit par la pose de canalisations adéquates et proportionnelles au nombre d'habitations. Une cité communément dénommée les 140 Logements est maintenant constituée de plus de 2000 logements. Les conduites sont les mêmes malgré la pose d'un nouveau réseau depuis le château d'eau situé en aval de la cité des 200 Logements. La qualité qui reste le souci majeur pour les citoyens, semble être une fatalité. L'eau est traitée au chlore et au charbon actif. Associés, ces deux réactifs influent sur l'odeur et la couleur mais ils sont primordials pour que l'eau soit potable et consommable. En attendant des jours meilleurs, les citoyens s'alimentent à partir des multiples sources sur le flanc du Djurdjura. «El Mouhgal» une source située dans la commune d'El Hachimia, destination privilégiée pour bon nombre de Bouiris, ne l'est plus. La raison selon une indiscrétion, serait liée à un captage réalisé pour alimenter les villes et villages des alentours. Les plus aisés consomment de l'eau minérale. Rencontré devant la direction Ouest sise à la cité Aadl, un client nous a exprimé son ras-le-bol. «Les factures sont l'unique chose bien faite par l'Algérienne des eaux. Cela fait maintenant trois mois, soit depuis le début du Ramadhan, que l'eau ne coule que dans la journée. Cette situation nous dérange au quotidien», dira ce citoyen un habitant de la cité des 56 Logements, qui affirme également que les coupures affectent son quartier depuis plusieurs mois.