La neige et le mauvais temps pointent à l'horizon. L'approche de l'hiver et les premières pluies d'automne ne semblent point inquiéter les pouvoirs locaux. Les avaloirs sont dans leur globalité obstrués. Les citoyens qui vivent un calvaire à la moindre averse, s'inquiètent et interpellent les services des communes pour anticiper sur le phénomène et éviter des désagréments. Plusieurs quartiers ont la triste réputation de devenir des marécages dès les premières pluies. C'est notamment le cas de la cité des 120 Logements, le rond-point dit Cevital, le centre-ville de Bouira, la cité des 256 Logements... et la liste reste longue parce que la majorité des nouvelles cités sont réalisées en zone inondable. Hors des grandes agglomérations, l'installation graduelle du mauvais temps va, une nouvelle fois, mettre à nu plusieurs dysfonctionnements qui ne résultent pas tous des perturbations météorologiques. Chaque baisse de température influe sur la disponibilité du gaz butane dans les régions non raccordées. De Souk El Khemis à l'extrême-ouest jusqu'à Illitène l'extrême-est la souffrance est la même. D'Izamourène en contre, bas du Djurdjura à Fraksa au sud, la bonbonne de butane se fait déjà rare, en raison de la tendance des citoyens à stocker le produit, mais aussi à la distribution mal programmée au point de laisser le terrain libre aux spéculateurs qui saisissent l'aubaine pour saigner les citoyens. La neige et le mauvais temps qui pointent à l'horizon, sont certes quelquefois à l'origine de l'isolement et de la difficulté à rallier les points de ravitaillement. «Au lieu de rester les bras croisés et à se rouler les pouces, les responsables, plus précisément les chefs de daïra et les maires peuvent innover, prévoir, et prendre les devants, commente un citoyen de Bouaïche dans la daïra de Bechloul. Les routes mal faites et quelquefois négligées car non bitumées subiront aussi les aléas de la nature.» Ce fait est aussi répétitif. «Chaque année nous attirons l'attention des responsables sur la nécessite d'ouvrir des voies, en vain», ajoutera notre interlocuteur. L'enclavement est un autre aléa qui rend difficile la vie au quotidien. Les enfants qui doivent aller à l'école, les fonctionnaires qui se rendent à leur travail plus particulièrement, les jeunes filles sont obligées de se rendre par des moyens improvisés. Plusieurs habitants de Chréa, commune d'Ouled Rached voyagent à bord de tracteurs et évacuent égalementleurs malades à bord de cet engin. Plus au nord, la région d'Ath Laâziz demeure une zone à haut risque en raison de l'instabilité des terres. Par le passé, des éboulements sont venus à bout de plusieurs habitations. Les travaux de renforcement tardent à se concrétiser, d'où la méfiance et les craintes des habitants de cette région. La commune accrochée au versant sud du Djurdjura avait connu deux catastrophes naturelles en moins de deux années. Au mois d'avril 2012, un glissement de terrain avait touché l'ensemble du territoire de la commune d'Ath Laâziz où une vingtaine de familles de la localité Ighil Oumanchar, entre Bezzit et la commune de Taghzout, avaient été délogées et recasées. La partie la plus touchée est celle du bourg des «Iallouachene», en référence à la famille qui habite cette partie située à proximité de la RN5. La terre vaseuse avait emporté sur son passage des figuiers et des oliviers. La menace continue à peser sur une dizaine d'habitations. Devant cette situation, les citoyens souhaitent une clémence du ciel et espère un hiver doux.