Le secrétaire général de l'Organisation des enfants de chouhada (Onec) a été contraint hier d'écourter son intervention à luniversité de Béjaïa en marge de la visite d'inspection et de travail initiée par le ministre des Moudjahine, Tayeb Zitouni, dans le cadre de la célébration du 53e anniversaire des événements du 17 Octobre 1963 à Paris. Contesté depuis des années, Tayeb El Houari a subi la foudre des militants de base de Béjaïa et Bouira qui l'ont hué puis obligé à quitter la tribune sous les regards du ministre qui, refusant d'accepter la cacophonie, a préféré quitter les lieux mettant fin aux activités de la célébration de cette date symbole de la lutte du peuple algérien pour le recouvrement de son indépendance. La cérémonie s'est poursuivie avec la remise des prix. Cet incident sur lequel le ministre des Moudjahidine a refusé de s'exprimer a terni cette célébration. Le ministre a, par ailleurs, indiqué que l'Etat algérien détient la majorité des archives nationales estimées à près de 90%. Une convention a été signée avec la France pour installer une commission d'experts en vue de récupérer le reste des archives. Les efforts sont maintenus pour réunir la totalité de la mémoire collective. Le ministre a, par ailleurs, insisté sur la nécessité de réhabiliter les lieux et sites historiques de la Révolution et ce, au cours de la visite effectuée à Ifri-Ouzeallguen dans la maisonnette où s'est tenue, le 20 Août 1956, le fameux congrès de la Soummam. «Nous établissons des fiches techniques chaque fois que c'est nécessaire pour les soumettre au ministre des Finances en vue d'allouer des crédits financiers pour réhabiliter les sites historiques, repères de la mémoire collective», a indiqué M Zitouni. Il y a 53 ans, le 17 octobre 1961, alors que la guerre de Libération approche de sa fin, la population résidente dans la région parisienne manifestait à l'appel du FLN contre un couvre-feu discriminatoire qui venait d'être instauré et aussi pour l'indépendance de son pays. Dirigée par le préfet Maurice Papon, la police française réprime très violemment ces tentatives de rassemblement. Le bilan de ses exactions, les plus graves depuis l'occupation allemande, varie selon les recherches de dizaines à des centaines de morts et demeure l'objet de controverses. Après des décennies de déni ou de silence, la République française «reconnaît avec lucidité ces faits» en octobre 2012, par la voix de son président François Hollande. Depuis, chaque année, cette date revient pour rappeler à tout un chacun que des milliers de citoyens algériens ont souffert pour l'indépendance du pays.