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Pour que nul n'oublie le 17 octobre 1961: Un crime d'état longtemps occulté
Publié dans Le Maghreb le 17 - 10 - 2012


Voilà aujourd'hui 51 ans que l'immigration algérienne, bravant le couvre-feu discriminatoire qui lui était imposé, manifestait pacifiquement dans un défilé sur les boulevards de Paris, où des Policiers, gardes mobiles, CRS se sont acharnés sur cette manifestation et ce fut le terrible massacre. Plus tard dans la soirée, les rues de Paris étaient jonchées de cadavres de milliers d'Algériens dont un grand nombre fut jeté dans les eaux froides de la Seine. Occultée pendant une trentaine d'années par ceux qui voulaient la néantiser, la réalité du 17 octobre 1961 a fini par émerger et la République française a été salie par un crime d'Etat. En effet, ce massacre organisé en pleine rue de la capitale française a été perpétré, piloté par le ministre de l'Intérieur Roger Frey, le Préfet de police, Maurice Papon, et couvert par Michel Debré, Premier ministre, et le président de la République, Charles de Gaulle. Le couvre-feu imposé en France exclusivement aux travailleurs algériens a été décrété le 5 octobre au moment même où les négociations entre le gouvernement provisoire algérien et la France reprenaient après avoir été interrompues suite à la demande de la France, refusée par le FLN, d'amputer l'Algérie indépendante du Sahara et de ses richesses pétrolières. Des milliers d'Algériens sont tombés en martyrs, tirés à vue, noyés, victimes d'une sanglante répression et d'une brutalité extrêmes des forces de police. Cette violence hors du commun s'est poursuivie pendant plusieurs jours et plus de dix mille manifestants furent arrêtés, emprisonnés, torturés ou, pour nombre d'entre eux, refoulés vers l'Algérie. Alors que cette dernière fête le cinquantième anniversaire de son indépendance, la France n'a toujours pas reconnu sa responsabilité dans cet abominable crime d'Etat. Le sang qui s'est répandu dans la Seine fait honte à la France. Pour sa part, le sanguinaire préfet de police, Maurice Papon, a tenté de s'en justifier en 1988 dans son plaidoyer et au cours des procès où il comparut à Bordeaux puis à Paris en octobre 2000. Réduisant l'intervention policière à la dispersion des manifestants par " quelques horions " et des charges d'agents de l'ordre entraînant la mort de deux " Nord-Africains ", et celle d'un passant français décédé accidentellement d'une " crise cardiaque ". Hélas, ce bourreau, malgré son implication, a tiré sa révérence en 2007 dans la totale impunité. Aucune dimension ne fut donnée à cette répression par l'Etat français et ce massacre sanglant a été longtemps occulté de la mémoire collective. Il ne s'est pas trouvé un seul représentant des plus hautes autorités de l'Etat pour évoquer publiquement la responsabilité de l'Etat dans ce sinistre épisode de la guerre d'Algérie. Il y eut déjà à l'époque, une volonté réelle de la part des autorités françaises de faire le silence sur cet évènement tragique. D'abord, de la part des autorités impliquées dans cette répression, à savoir le ministère français de l'Intérieur et l'Etat dans son ensemble qui a voulu tirer le rideau et laisser les Français dans l'ignorance de cet épisode sinistre de la guerre d'Algérie, considérée alors comme de "simples évènements". La presse fut censurée et les journalistes empêchés de se rendre sur les lieux de détention où étaient parqués des milliers d'Algériens. Aucune suite ne fut donnée aux instructions judiciaires qui ont été vite closes sans aboutir et toutes ont débouché sur des non-lieux. Une volonté d'oubli judiciaire s'installa, combinée avec des décrets d'amnistie, une difficulté à accéder aux archives ainsi que d'autres mesures délibérées ont contribué à ce phénomène d'occultation qui persiste encore aujourd'hui. Ce crime au cœur de l'Etat français n'a toujours pas été reconnu officiellement alors même que les partisans de l'Algérie française ont prôné la promotion de l'œuvre "positive française" durant la colonisation dans les programmes scolaires. En revanche, il y a eu une reconnaissance de la part de collectivités locales, notamment la mairie de Paris en 2001 qui a fait un geste fort avec l'apposition d'une plaque commémorative sur le pont St-Michel. D'autres communes de la banlieue ont fait des gestes similaires. Il y a un an, la commémoration du cinquantenaire du 17 octobre 1961 a été marquée par toute une série d'initiatives, dont un boulevard du 17 Octobre devant la préfecture des Hauts-de-Seine, à Nanterre. Mais de la part de l'Etat, il n'y a toujours aucun signe de reconnaissance. A l'occasion de ce 50eme anniversaire, nombre d'associations, d'historiens et de militants de la mémoire ont demandé que les plus hautes autorités de l'Etat français reconnaissent le drame qui s'est produit cette nuit-là. Au lendemain de son élection au second tour de la primaire, le candidat François Hollande a rendu hommage aux Algériens massacrés en cette nuit dramatique du 17 octobre 1961. Le candidat socialiste à la présidentielle avait déposé une gerbe de fleurs, lundi 17 octobre 2011, au pont de Clichy, où des Algériens furent jetés à la Seine. François Hollande avait expliqué alors qu'il avait prévu depuis longtemps d'être présent à ce rendez-vous. "Je voulais être là, fidèle à la promesse que j'avais faite. Je suis venu témoigner de ma solidarité aux enfants, petits-enfants de ces familles endeuillées par ce drame", avait-t-il déclaré. Le candidat du PS pour la présidentielle avait jeté des fleurs dans la Seine en hommage aux victimes, relevant que "trop longtemps cet évènement a été occulté des récits historiques". "Il est important de rappeler ces faits", avait-t-il dit encore. "Il faut que la vérité soit dite. Sans repentance, ni mise en accusation particulière", avait souligné le candidat François Hollande. "Reconnaître ce qui s'est produit. Aujourd'hui je le fais en tant que socialiste. Ensuite, ce sera sans doute à la République de le faire...", avait-il ajouté. Depuis l'arrivée de François Hollande à l'Elysée, les appels à la reconnaissance des crimes coloniaux commis en Algérie se sont multipliés des deux côtés de la Méditerranée, en Algérie et en France, mais le président français ne s'est toujours pas exprimé sur la question. A la veille d'une visite en Algérie, en décembre 2010 alors qu'il était candidat du Parti socialiste à l'élection présidentielle, François Hollande déclarait "Notre pays n'a rien à redouter de porter un regard lucide et authentique sur son histoire... Certaines blessures de la mémoire sont cicatrisées, d'autres restent vives. Il est temps de l'investir pour les générations futures". Les socialistes auront-ils le courage de mettre à exécution la demande de reconnaissance du passé colonial de la France qu'ils ont exprimé, alors qu'ils sont aujourd'hui au pouvoir ? Cette question sera tranchée au cours de la visite, programmée pour le décembre prochain, du chef de l'Etat français en Algérie.

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