Leur diktat. Le ministère de l'Education nationale a instruit l'ensemble des directions au niveau des wilayas du pays pour donner la chance au maximum d'élèves ayant échoué aux examens de fin de l'année scolaire dernière. La ministre Mme Benghebrit a lors de ses multiples sorties insisté sur l'application de sa directive et d'ouvrir les classes spéciales pour les candidats au baccalauréat. La direction de l'éducation de Bouira qui vient de voir un nouveau directeur à sa tête a relié le ministère en invitant les proviseurs à appliquer l'instruction. A quelques jours de la clôture du site Internet d'inscription, les lycées de Bouira ne semblent point concernés par la décision. Ces directeurs qui se sont associés en lobbies rejettent la responsabilité sur les professeurs qui selon eux s'opposent. Ils font la sourde oreille. Le prétexte est apparemment subterfuge et reste propre à la ville de Bouira. La direction de l'éducation reconnaît qu'elle ne peut pas instruire et ordonner ces chefs d'établissements conformément à la législation. Les parents qui se présentent sont automatiquement orientés vers les établissements. Si on a la chance d'accéder à l'un de ses lycées, on est vite découragé par les prétextes avancés. «L'élève doit remplir des conditions d'âge, d'un cursus sans avoir doublé dans le palier...» Signifie-t-on aux parents. Dans un lycée du chef-lieu, on refuse d'inscrire des élèves nés en 1994 quand sous la table on a accepté des 1993 et 1992. Quelque fois c'est la fonction du père ou de la mère qui influe sur l'acceptation ou le refus. Là, les enfants des fonctionnaires de l'éducation restent les plus lésés. Ces directeurs oublient qu'ils sont passés par la fonction et renient leurs collègues préférant «régler» les cas «intéressants». Mardi dernier, ils étaient une trentaine de parents venus Ahl El Ksar pour venir rencontrer le directeur de l'éducation. L'établissement qui n'a toujours pas de proviseur a été déserté par les élèves et les professeurs suite à une grève. La raison essentielle de ce débrayage reste le problème de la liste des élèves à reprendre. Selon le rapport des parents, la direction de l'établissement aurait privilégié des cas aux dépens des plus méritants. La volonté clairement affichée de la ministre, décidée à mettre de l'ordre dans les rangs but sur le conservatisme de ces directeurs qui jouent à mettre face à face parents et professeurs.