des problèmes cruciaux et non des moindres subsistent toujours. Les enseignants de langue amazighe exerçant dans les écoles publiques de la wilaya de Tizi Ouzou ont observé, hier, une journée de grève. Cette action de protestation vise à dénoncer l'absence de prise en charge des problèmes inhérents aux conditions de travail de ces enseignants. La situation de ces derniers s'est certes améliorée comparativement à l'année 1995 au cours de laquelle avait été lancé officiellement l'enseignement de la langue amazighe en Algérie après l'année de la grève du cartable en Kabylie. Mais, selon les concernés, des problèmes cruciaux et non des moindres subsistent toujours. Il s'agirait, d'après les contestataires, d'insuffisances qui ne touchent pas les enseignants des autres matières. L'action de protestation observée, hier, a été initiée par le collectif des enseignants de plusieurs localités comme Azazga, Bouzeguène, Aïn El Hammam, Yakouren, Fréha, Illoula Oumalou... Dans un communiqué rendu public par les grévistes, ces derniers rappellent: «Près de 25 ans après l'introduction de tamazight dans le système éducatif algérien, et depuis, rien ne va plus dans la gestion pédagogique et administrative de cette matière.» Ils ajoutent: «Les enseignants font face à de multiples tracas depuis des années pour l'accomplissement de leur noble métier au point où des acquis arrachés après de longues années de lutte sont remis en cause par certains responsables: programmation des cours entre 12h30 et 13h30, ne sont concernées par cet enseignement que les classes qui ont des permanences (cas du lycée de Bouzeguène); plus des 2/3 des horaires sont programmés les après-midi (cas des lycées d'Azazga), suppression de la matière pour certaines divisions (cas de la quasi-majorité des établissements), la non- création de nouveaux postes même avec le cumul de plus de 10 heures supplémentaires (lycées Chihani et Sahoui d'Azazga, Assi-Youcef, Aïn El Hammam entre autres.» Les enseignants de tamazight soulignent en outre que, pourtant, les circulaires régissant l'enseignement de tamazight ne souffrent aucune ambiguïté sur ses questions. Devant tous ces dépassements, révèle-t-on, «aucun responsable n'a fait l'objet de remarques, encore moins de sanctions de la part de la tutelle et aucun emploi du temps, quand bien même antipédagogique, n'a été rejeté par la direction de l'éducation de la wilaya de Tizi Ouzou malgré nos multiples courriers». Les enseignants de tamazight ajoutent: «Devant cet état de fait, nous, enseignants de tamazight des lycées cités ci-dessus, avons décidé, après concertation, d'observer une journée de protestation le mercredi 22 octobre 2014 pour dénoncer la gestion catastrophique de l'enseignement de tamazight dans nos différents établissements et appelons nos collègues d'autres lycées de la wilaya à s'associer à notre action pour exiger la satisfaction de nos revendications.» En effet, il est exigé le respect dans leur intégralité de toutes les circulaires émanant du ministère de l'Education nationale régissant l'enseignement de tamazight (celle datant de mai 2009 en particulier), la création dans l'immédiat de nouveaux postes là où le volume des heures supplémentaires assurées par les enseignants est supérieur ou égal à 10 heures par semaine, rappeler les chefs d'établissements qui ont outrepassé la réglementation concernant le volume horaire octroyé à tamazight et enfin revoir dans l'urgence les emplois du temps antipédagogiques. Suite à ce mouvement de protestation, plusieurs administrations concernées par l'enseignement de tamazight ont été saisies comme la direction de l'éducation de la wilaya de Tizi Ouzou, le ministère de l'Education nationale, le Haut Commissariat à l'amazighité, les responsables des différents syndicats, l'Association des enseignants de tamazight de la wilaya de Tizi Ouzou ainsi que le collectif autonome pour la défense et la promotion de l'enseignement de tamazight. A. M.