La coopération algéro-française dans le domaine économique sortira de sa tour d'ivoire afin de toucher davantage les PME. Même si la prochaine inauguration de la nouvelle usine de Renault à Oran focalise les commentaires, il y a aussi un tissu de PME qui ne cesse de chercher des moyens de s'implanter en Algérie afin de répondre aux besoins spécifiques des consommateurs locaux. Par exemple, les entreprises françaises ne ratent jamais les expositions et salons dédiés à des domaines qui font partie des préoccupations des Algériens comme le logement et l'agroalimentaire ou encore la santé et le transport. Dans ce dernier cas, les voies de tramway sont déjà exploitées par des Français alors que quelques usines de médicaments sont implantées dans le pays. Même le nouvel ambassadeur de France à Alger, Bernard Emié, a rappelé récemment qu'il ne faut pas oublier le travail «très important mené par l'Agence Ubifrance à l'attention des PME». En 2013, 400 entreprises ont été accompagnées en Algérie par Ubifrance sur le marché algérien avec l'objectif de faciliter la mise en oeuvre de partenariats avec des entreprises algériennes et ce, dans les secteurs prioritaires définis par le gouvernement algérien. Il cite la santé, l'agro-alimentaire, le bâtiment, les travaux publics et l'ingénierie touristique. Il y a même eu le choix de l'agence Ubifrance d'être jumelée le 2 octobre dernier en présence de son président, Jean-Paul Baquet, avec l'agence algérienne Algex, dans le cadre d'un projet européen dont le but est de renforcer les capacités de l'Agence nationale algérienne de promotion du commerce extérieur. Le commerce extérieur et les PME seront aussi au centre d'intérêt du forum d'affaires algéro-français qui réunira le 1er et 2 décembre prochains à Alger des entreprises françaises de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca) et des chefs d'entreprises algériennes. Cette mission sera conduite par Michel Vauzelle, président de la région Paca. Les organisateurs expliquent qu'il s'agit de mieux comprendre le marché algérien et d'identifier des opportunités d'affaires tout en tentant de trouver des partenaires. Ainsi, les entrepreneurs, les dirigeants de PME, les investisseurs, les pôles de compétitivité où les centres de recherche vont être présents pour se lancer à la recherche d'informations et de conseils sur le marché algérien dans les secteurs qui les intéressent. Il s'agit notamment de la cosmétique, des énergies renouvelables, de la formation professionnelle et des TIC. La délégation d'entreprises bénéficiera d'ateliers d'informations dédiés au climat des affaires en Algérie, d'un briefing sur les réglementations en vigueur liées aux investissements, de témoignages d'entreprises françaises ayant réussi leur pénétration du marché, de rencontres B to B et de visites de sites et d'entreprises. A signaler que la Chambre de commerce algéro-française ne cesse d'organiser des visites de délégations d'entrepreneurs français à Alger dont la dernière d'un responsable d'une grande compagnie de courtage en assurance. En septembre dernier une délégation de responsables de développement international des Chambres de commerce et d'industrie de France (Lyon, Normandie, Paca, Drome, Alsace, Cher, Perpignan, Grenoble), ont effectué des visites à Béjaïa et Sétif pour s'informer sur la pratique des affaires en Algérie et rencontrer des chefs d'entreprise pour discuter des opportunités d'investissement. Le fonctionnement des Douanes et le rapatriement des dividendes sont les questions soulevées par ces visiteurs. Mais il arrive aussi que les entrepreneurs français soient satisfaits du fonctionnement de certains secteurs. C'était le cas de la tenue en juin dernier de la rencontre algéro-française du bâtiment et du second oeuvre qui a donné des résultats «fructueux» car plusieurs partenariats ont été identifiés par des entreprises participantes, avait indiqué le directeur général de la Chambre de commerce algéro-française, Réda El Baki. S'exprimant à l'issue de ce forum économique bilatéral, M. El Baki a précisé que l'objectif était d'impulser une nouvelle dynamique à l'entrepreneuriat dans différentes filières du secteur. «Il est temps pour les entreprises françaises de regarder le marché algérien différemment et venir investir avec des partenaires algériens», a poursuivi le directeur général de la Cciaf. Il s'agissait de mettre en contact les compétences algériennes et françaises, d'autant que l'idée n'est pas d'avoir un carnet de commandes et repartir, mais plutôt bien connaître le marché algérien, avait indiqué, pour sa part, Gérard Chaussignad, expert français en architecture et propriétaire d'un bureau d'études basé à Oran Les entreprises françaises sont ainsi en Algérie pour conclure de nouveaux partenariats, car le pays est un vaste chantier.